Procès Bemba: les juges ne sont pas liés par le réquisitoire du procureur, estime Henri Thomas Lokondo

Henri-Thomas Lokondo, président de l’Union Congolaise pour la Liberté(UCL), au studio de Radio Okapi. Photo John Bompengo

Le député Henri Thomas Lokondo estime que les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ne sont pas liés par le réquisitoire de la procureure qui a requis au minimum 25 ans de prison contre Jean-Pierre Bemba reconnu coupable de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis par sa milice en Centrafrique.

«Je sais que l’avis de la procureure ne lie pas les juges, mais demander 25 ans au minimum, elle indique déjà comment les choses vont se présenter. Espérons que la cour va tenir compte de ce qu’ont dit les avocats de Jean-Pierre Bemba sinon ce sera vraiment une injustice qui va réveiller les esprits des africains pour considérer que la CPI n’a pas été fait pour tout le monde», a déclaré jeudi 19 mai le député Lokondo au cours d’une conférence de presse.  

Il a fustigé l’instruction du dossier Bemba, déplorant notamment que l’ancien président centrafricain Patassé, décédé depuis, n’ait pas été entendue.

«Depuis le début de ce procès, j’avais considéré que Jean-Pierre Bemba n’était ni responsable ni coupable. Sinon, je ne peux pas vraiment comprendre qu’on ait mené toute l’instruction sans avoir entendu sur PV ni Felix Patassé ni un général de Felix Patassé, ni une autorité qui était là-bas», a-t-il expliqué, avant d’ajouter :   

«Je crois que l’Union africaine a raison de considérer que la CPI est une instance judiciaire des puissants contre les faibles.»

Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) avaient reconnu le 21 mars dernier Jean-Pierre Bemba coupable de cinq charges de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis en 2002 et 2003 en Centrafrique, en vertu du principe de la « responsabilité du commandant ».

En 2002, des combattants du MLC, rébellion dirigée alors par Jean-Pierre Bemba, s'étaient rendus en Centrafrique pour soutenir le président Ange-Félix Patassé, victime d'une tentative de coup d'Etat menée par le général François Bozizé. Ces hommes ont été accusés d’avoir tué, pillé et violé.

 

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