La RDC annonce la création d’un mécanisme de prévention contre la torture

Célébration de la journée internationale de soutien aux victimes de la torture le 26/06/2015 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

La RDC sera bientôt dotée d’un mécanisme national de prévention contre la  torture, a annoncé  lundi 26 juin le vice-ministre de la Justice à l’occasion de la célébration officielle de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture. Maitre Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) a salué cette annonce tout en dénonçant le fait que, malgré la volonté affichée et les discours officiels, beaucoup d’autorités congolaises recourent toujours à la torture ou la tolèrent.

Selon le vice-ministre de la Justice, Mboso Nkodia Mpuanga, des concertations entre le gouvernement, ses partenaires, dont le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) ainsi que la société civile, seront organisées avant la fin juin dans la perspective de la mise en place du mécanisme de prévention contre la torture.

«Nous saluons cette annonce d’autant plus que nous attendons participer activement et efficacement à ce travail parce que ce mécanisme devra nous permettre de faire le monitoring, d’élaborer une stratégie pratique de lutte contre la torture», a réagi le président de l’ACAJ.

Me Kapiamba a par ailleurs déploré l’impunité dont jouissent les bourreaux en RDC:

«De novembre 2013 à janvier 2016, nous avons enregistré 1251 cas de tortures et de mauvais traitements et sur lesquels nous avons eu à porter officiellement 58 auprès des autorités judiciaires, qui malheureusement jusqu’à ce jour n’ont jamais fait l’objet d’enquêtes administratives comme judiciaires. Donc, pour nous, nous restons inquiets.»

Il a appelé les autorités de la République démocratique du Congo à faire mieux pour améliorer la situation de tortures sur le terrain.

La MONUSCO salue les efforts de Kinshasa

«La MONUSCO salue les efforts déployés par le Gouvernement de la RDC dans la lutte contre la torture notamment à travers le renforcement du cadre légal y relatif et sa vulgarisation en RDC, et je réitère l’engagement des Nations Unies à continuer de soutenir ces efforts, sans oublier ceux qui visent le soutien et les réparations pour les victimes», a affirmé pour sa part le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Maman Sidikou, dans un communiqué de presse.

Le document insiste sur l’interdiction formelle de la torture:

«Qu’il s’agisse de l’état de guerre ou de menace de guerre, d’instabilité politique intérieure ou de tout autre état d’exception ou en lien avec la sécurité nationale, aucune circonstance ne peut être invoquée pour justifier le recours à la torture ou à d’autres formes de peines ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants.»

La MONUSCO appelle par ailleurs les forces de défense et de sécurité, les autorités judiciaires et la société civile à «veiller à la mise en œuvre effective » de la loi portant criminalisation de la torture promulgué depuis le 9 juillet 2011.

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