Dialogue: pas de compromis au conclave de la société civile

Des membres de la société civile de la RDC après un entretien avec l’émissaire de l’Union africaine Edem Kodjo le 9/02/2016 à Kinshasa. Photo Innocent Olenga

Le conclave de la société civile, forces vives, organisé à Kinshasa du 26 au 27 juin à Kinshasa, n’a pas réussi à mettre tous les participants d’accord sur l’opportunité du dialogue politique en RDC. Certains le considèrent comme indispensable afin que le pays ne sombre dans un cycle infernal des violences. D’autres délégués provinciaux à ces assises crient à l’instrumentalisation de la société civile.

La société civile de la RDC a appelé les acteurs politiques qui hésitent encore à déposer la liste de leurs délégués au comité préparatoire du d’ici le 10 juillet. Fumu Nzanza, président du cadre de concertation de la société civile, estime que seul le dialogue peut permettre à la RDC d’accéder à une paix durable:

«Il faut se dépasser pour voir tout d’abord l’intérêt supérieur de la nation. Il faut que tout le monde se retrouve au dialogue. C’est là qu’on peut chercher la paix durable. Autrement, si on n’a pas cette paix durable, il faut aussi oublier l’économie.»

De son côté, le président de la société civile du Sud-Kivu, Descartes Mponge, rejette cet appel et demande aux ONG de demeurer l’église au milieu du village:

«Nous sommes au regret d’annoncer que nous ne sommes pas engagés par la déclaration finale qui vient de sortir de ces assises, parce que les préoccupations ultimes de la population, c’est le respect de la constitution, l’organisation des élections dans le délai et pas autre chose! La déclaration qui vient d’être lue est en train de relayer le message d’une tendance politique.»

Le dialogue politique inclusif convoqué par le président Joseph Kabila depuis fin 2015 a été rejeté par une frange importante de l’opposition et de la société civile réunis au conclave de Bruxelles, il y a près de trois semaines. Les participants s’étaient déclarés plutôt favorables à la tenue d’un dialogue selon l’esprit de l’accord-cadre d’Addis-Abeba et de la résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU.  

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