RDC: 10,5 millions de personnes seront vaccinées contre la fièvre jaune

Le ministre congolais de la Santé publique, Félix Kabange Numbi (à droite) aux côtés du Représentant de l’OMS en RDC, le Dr Yokouidé Allarangar, lors d'un point de presse mercredi 10 août à Kinshasa. Photo OMS/ Eugène Kabambi.

La République démocratique du Congo (RDC) va vacciner près de 10,5 millions de personnes de plus de 9 mois et plus, lors d’une campagne préventive couvrant quarante-huit zones de santé à risque, a annoncé à la presse mercredi 10 juillet le ministre de la Santé publique, Dr Félix Kabange Numbi.  Il a confirmé que la campagne allait se dérouler du 17 au 26 août 2016 et appelé en même temps «toutes les personnes ciblées de la tranche d’âge de 9 mois et plus à aller se faire vacciner gratuitement dans les sites de vaccination fixes qui seront mis en place», au cours de ces activités de vaccination.  

A la date du 10 août 2016, la RDC notifie 74 cas de fièvre jaune confirmés à travers le pays, dont 56 cas importés de l’Angola et 18 autochtones enregistrés dans les provinces du Kongo-Central, Kinshasa, Kasaï-Central, Kasaï, Lualaba et Kwango. "La présence des cas autochtones suggère fortement la possibilité d’une transmission locale de la maladie", a souligné le ministre de la Santé publique.

Au total, 48 zones de santé sont concernées par cette campagne de 10 jours, à savoir:

  • 32 zones de santé de Kinshasa (7 586 400 personnes)
  • 6 du Kwango (701 261 personnes)
  • 2 du Kongo-Central (213 100 personnes)
  • 3 du Kasaï (907 642 personnes)
  • 1 du Kasaï-Central (273 039 personnes)
  • 4 de Lualaba (793 546 personnes).

Près de 15 zones du Kongo-Central, Kwango, Kasaï, Kasaï-Central et Lualaba partagent la longue frontière commune avec l’Angola, pays voisin de la RDC fortement touché par l’épidémie de la fièvre jaune. 

La zone de santé de Feshi, dans le Kwango est la dernière sur la liste à avoir notifié des cas positifs de fièvre jaune et fait partie du lot de 48 zones ciblées. Mais elle va quant à elle, selon le Programme élargi de vaccination (PEV), organiser la campagne dite « réactive » aux mêmes dates susmentionnées.  

A Kinshasa «les enfants de 9 mois à 23 mois recevront la dose complète pour renforcer leur statut immunitaire», a précisé le ministre de la Santé publique, expliquant que «le reste de la population ciblée recevra la dose préventive et protectrice pour une durée de plus de 12 mois.»

La RDC a prévu d’organiser un deuxième tour de la campagne préventive en 2017 dans 32 zones de santé de Kinshasa, «pour donner une dose complète conférant l’immunité à vie», a annoncé Félix Kabange, assurant qu’«il y a pour, le moment, suffisamment des doses préventives de vaccins pour couvrir la cible actuelle» et qu’il n’y a «aucune crainte de connaître la rupture de stocks.»  

5,8 millions de doses des partenaires

Le Représentant de l’OMS en RDC, le Dr Yokouidé Allarangar, a renforcé le même message, notant qu’en «cette situation d’urgence, l’OMS et tous les autres partenaires du Gouvernement ont mis tout en œuvre pour que les vaccins soient disponibles et administrés aux personnes les plus exposées et ciblées en vue de stopper la propagation de l’épidémie.»  

Selon le Représentant de l’OMS, «le niveau de la surveillance épidémiologique et l’alerte à travers tout le pays devraient être maintenus de manière permanente et renforcée en vue de mieux contrôler et interrompre la circulation du virus amaril en RDC.»  

Le gouvernement de la RDC réceptionne, pour cette campagne préventive plus de 5,8 millions de doses de VAA, grâce à l’appui de ses partenaires. Le ministère de la Santé publique s’est dit reconnaissant à leur endroit, citant notamment Gavi, OMS, UNICEF, JICA, Gouvernement chinois, Bill & Melinda Gates, Sabin Vaccine Institute, USAID, OIM, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge, etc.

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