Kinshasa: les sinistrés de Kinkole dénoncent une nouvelle tentative de spoliation de leur site

Les sinistrés du site Yoko Yakembe installés à Kinkole dans la commune urbano-rurale de la N’sele à Kinshasa se disent encore  menacés d’expropriation, a alerté jeudi 29 décembre leur président, Kaniki Mulumba. Selon lui, un groupe de militaires font des navettes sur le lieu pour procéder à un nouveau bornage du lotissement confié aux sinistrés depuis plus de six ans.

Les menaces d’expropriation de ce lotissement sont récurrentes. Kaniki Mulumba explique qu’après avoir été menacés par l’INSS et l’Hôtel de ville, les sinistrés font actuellement face aux pressions d’une coalition entre un chef coutumier, le bourgmestre de la N’sele et un officier des FARDC:

«Par une jeep des militaires de la Garde républicaine, ils (militaires) sont venus dans notre site pour le borner (...) Nous ne comprenons plus rien. C’est pourquoi nous faisons appel à l’Etat. Qu’est-ce qui ne va pas ? Avec une situation comme celle-là, l’Etat a donné (ce site aux sinistrés), mais qui veut ravir cela?»

Pour le bourgmestre de la N’sele, les sinistrés se disputent ce site avec le colonel Charles qui affirme avoir obtenu la même propriété du chef coutumier Kingakati. Le bourgmestre dit avoir diligenté une mission sur place pour constater les faits:

«Nous avons diligenté un ordre de mission pour que l’équipe descende pour vérifier les faits. Effectivement, on a vérifié les faits, il y a spoliation et je ne sais pas qui a spolié l’autre entre les sinistrés et le colonel Charles. Voilà  la raison de cet ordre de mission là».

Mais, dans cet extrait sonore, il reconnaît que «le collectif des sinistrés avait acquis un lotissement du côté de Kinkole auprès du ministère des Affaires foncières. Effectivement, ils sont porteurs d’un arrêté ministériel»:

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Ce site dénommé site Yoko Yakembe est situé derrière le centre d’enfouissement technique de Kinshasa. Il avait été attribué en 2009 aux sinistrés du site SIFORCO à Masina. Chaque occupant dispose d’un numéro cadastral qui lui avait été attribué en bonne et due forme.  

Six cents sinistrés avaient été officiellement installés dans ce site le 2 août 2010, lors d’une cérémonie présidée par le gouverneur de la ville, André Kimbuta. Depuis lors, deux tentatives de spoliation ont échoué. Celle-ci est la troisième.

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