L’auditeur général des FARDC a annoncé au cours d’une conférence de presse ce samedi à Kinshasa que sept suspects, tous des éléments FARDC ont été arrêtés, suite une vidéo qui circulait sur internet, mettant en cause des hommes en uniforme présentés comme des FARDC, en train de tuer des adeptes de Kamuina Nsapu.
Ces militaires, dont deux Majors respectivement commandant et commandant en second des opérations ont été arrêtés à l’issue des investigations menées par une équipe des hauts magistrats de l’Auditorat Général, rapporte le général major Joseph Ponde Issambwa .
«En rapport avec cette vidéo, nous avons mis la main sur sept suspects, tous éléments FARDC. Il s’agit de Major Nyembo, celui qui commandait les opérations, Major Bitshunda Martin Pitshou, commandant en second des opérations, Capitaine Séraphin Palimbio, chef de la première section pendant les opérations, Lieutenant Silavuvu Dodokolo, fusilier pendant les opérations, adjudant-chef Mohindo, bien que n’ayant pas fait partie de l’expédition, a pourtant été surpris en possession d’une copie de la vidéo lui transmise par le sergent Major Mameno Katembo, lui-même aussi fusilier de la première section, auteur de l’enregistrement vidéo et l’adjudant deuxième classe Amani, fusilier de la première section», affirme le Général major Joseph Ponde Issambwa.
Suite à l’instruction entreprise, à l’exploitation de la vidéo et à des descentes sur les lieux des crimes, les griefs retenus contre ces suspects ont trait aux crimes de guerre par traitements cruels inhumains et dégradants.
«Des préventions ci-après ont été retenues à charge des suspects : crimes de guerre par meurtre, crimes de de guerre par mutilation, crimes de guerre par traitements cruels inhumains et dégradants, refus de dénonciation d’une infraction commise par des justiciables de juridictions militaires», indique l’auditeur général des FARDC.
Pour compléter ces premières investigations, indique le Général major Joseph Ponde Issambwa, l’Auditorat général se propose «de requérir l’expertise exigée pour l’exploitation des données sur les téléphones cellulaires saisis, ainsi que l’exhumation de deux tombes localisées dans la périphérie de Mwanza-Lomba(Kasaï Oriental), afin d’identifier les différentes victimes, ainsi que le mode opératoire de leurs bourreaux».
L’auditeur précise néanmoins que les évènements de Mwanza-Lomba sont survenus dans un contexte d’une guerre asymétrique imposée aux forces de l’ordre par les miliciens de Kamuina Nsapu.
La mission judicaire partie de Kinshasa a constaté que «les miliciens se sont illustrés par des actes d’une cruauté inimaginable ayant ciblé les symboles de l’état, les agents de l’état (policiers, militaires, agents de renseignement), voire même des biens et immeubles des communautés religieuses», indique l’auditeur général des FARDC.