Goma: médias et services de sécurité s’engagent à collaborer

Les journalistes de Goma ont échangé mardi 30 mai avec les services de sécurité sur la possibilité de collaborer lors de la collecte des informations sur le terrain. A l’issue des travaux, les participants ont résolu de mettre en place un cadre permanent d’échange entre la presse et les services de sécurité.

Organisée par l’Union provinciale de la presse du Congo (UNPC) au Nord-Kivu avec l’appui de Search for Common ground, cette rencontre avait pour objectif d’analyser les points de discorde entre la presse et les services de sécurité afin de proposer des stratégies pour les aplanir.

Les journalistes et les forces de sécurité ont ainsi analysé les faits qui portent préjudice au travail des uns et des autres.

Le porte-parole des opérations Sokola 2 au sein des FARDC, major Njike Kaiko, a affirmé, par exemple, que les journalistes mettaient parfois en mal le déroulement des opérations militaires sur le terrain en relayant des informations que leur livrent des sources non autorisés au sein des FARDC:

«Nous reprochons à nos amis journalistes le fait qu’ils connaissent la ligne rouge à ne pas franchir, mais ils la franchissent au nom de la liberté de la presse. Nous reprochons à nos amis journalistes de tendre les micros aux gens qui ne sont pas qualifiés pour parler au nom de l’armée».

Les journalistes ont exprimé, eux aussi, leur mécontentement du fait de subir la brutalité des services de sécurité sur terrain. Ils ont également fustigé le comportement de certains officiers, «qui ne comprennent pas souvent le rôle de la presse».

«Lorsque les agents de sécurité font très bien leur travail, la presse parle des faits. Les jours où les agents de sécurité excellent dans les bavures, la presse va aussi dénoncer», a affirmé Pepe Mikwa, correspondant du journal Forum des As.

Comme solution à ce problème, il a été proposé d’inclure dans le cursus de formation des policiers et militaires un module sur le journalisme, comme c’est le cas pour les Droits de l’homme et autres.

Pour sa part, Vianney Bisimwa, directeur de Search for Common Ground a encouragé les deux parties à poursuivre le dialogue. Il a été ainsi décidé, avec l’appui de son organisation,  de mettre en place un cadre permanent d’échange presse et services de sécurité.

 

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