Nuisance sonore: les Disc-Jockeys, premières cibles de la police

Arrestations, confiscations et interdiction : la police nationale congolaise (PNC) a débuté lundi 26 juin des descentes sur le terrain pour faire le suivi des mesures interdisant les nuisances sonores et l’occupation anarchique des espaces publics.

Les premières cibles sont des disc-jockeys (DJ)-des animateurs qui sélectionnent, diffusent et mixent de la musique à destination d'un public. Ils sont arrêtés et conduits dans les commissariats de la police. Il leur est reproché de jouer de la musique à tue-tête.

Dès qu’il est 20 heures à Kinshasa, la police débarque. Les terrasses et bars qui ne respectent pas cette mesure publiée depuis le 6 juin dernier tombent sous le coup de la loi.

La mesure concerne toute forme de nuisance sonore. Les personnes qui vendent qui font louer le matériel de musique et les revendeurs des CD installés le long des chaussées de plusieurs quartiers de Kinshasa sont notamment concernés.

«Ils ont arrêté tous les DJ qui jouaient de la musique. Ils ont emporté tout le matériel », raconte une dame dans la commune de Kintambo.

Dans la commune de Bandal, des témoins rapportent que des Disc-Jockeys ont également été interpellés.

Un des DJ arrêté dont la police a emporté le matériel n’apprécie pas que ses collègues aient été arrêtés.

«Nous les DJ, on nous arrête, alors que c’est ici notre gagne-pain. Nous ne savons plus où gagner de l’argent», se désole-t-il.

Cette mesure est saluée par certains habitants des quartiers où les interpellations ont eu lieu mais d’autres personnes n’apprécient pas la méthode utilisée. Les policiers emportent certains effets sans établir un procès-verbal de saisie, dénoncent quelques témoins.

«La mesure est bonne mais pas la méthode. Un policier doit établir un PV de saisie avant de prendre un bien d’autrui. C’est ce qui permet au propriétaire de suivre et payer des amendes pour retirer son bien. Cela ne s’est pas fait», fait remarquer un habitant.

Parfois, ajoutent des témoins, la police arrête d’autres personnes que des DJ. «Une des personnes arrêtées ici n’est même pas DJ», fait remarquer un témoin.

«C’est la loi»

Pour le commissaire provincial de la police, le général Célestin Kanyama, ceci est un avertissement.

«On nuit au droit des autres au repos et même des malades et la police devrait laisser faire. Si même les serviteurs de Dieu on leur a demandé d’éviter les nuisances sonores, ce n’est pas aux autres qu’on va leur permettre», dit-il.

«Nous devons tous savoir que c’est la loi», ajoute-t-il.

En ce qui concerne l’établissement des PV avant la saisie des biens, il indique que ces agents sont «des OPJ bien formés».

«Ceux qui mènent cette opération sont des Officiers de police judiciaire (OPJ) bien formés. Ils savent que telle chose saisie est à tel et que faire par rapport à cela», assure le général Kanyama.

Le 6 juin dernier, le commissaire provincial de la police de Kinshasa avait conféré avec les responsables d’Eglises, leur donnant jusqu’au 26 du même mois pour mettre fin aux nuisances sonores. Ils doivent aussi demander une autorisation avant d’occuper l’espace public.

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