Grève des infirmiers à Kinshasa: les malades s’inquiètent

La grève des infirmiers débutée lundi 24 juillet inquiète les malades et garde-malades de l’hôpital général de référence de Kinshasa. Ils se plaignent du service minimum décrété dans tous les hôpitaux publics de la République démocratique du Congo (RDC). Au lieu de bénéfier d'au moins de ce service minimum, personne ne s’occupe des malades. La tristesse est perceptible sur leurs visages.

Mardi 25 juillet, aucun membre du corps médical n’est passé dans les salles. Il est 11h45’. L’inquiétude est grande. En sillonnant les différents pavillons de cette institution hospitalière, les malades et garde-malades sont pensifs.

Ils sont tous assis devant leur bâtiment, comme s’ils attendaient voir un «Messi» qui leur apporterait une solution miracle.

Les malades disent qu’ils sont habitués à voir défiler chaque matin les médecins et les infirmiers pour la prescription matinale. Mais ce ne sera pas pour ce mardi.

«C’est à travers les infirmiers et les médecins que nos malades vivent. Maintenant qu’ils sont en grève, nous ne savons pas ce qu’il faut faire. Depuis le matin aucun infirmier n’est passé. Ceux qui viennent exigent auelaue chose pour toucher aux malades», regrette un garde-malade.

Une dame qui est venue avec un membre de sa famille à l’hôpital fustige les autorités du pays qui «sont à la base de cette situation de la chosification du personnel soignant.»

Amélioration du salaire

Comme les médecins il y a une semaine, les infirmiers sont aussi allés en grève. Une décision prise à l’issue d’une assemblée générale tenue lundi 24 juillet à Kinshasa par les trois principaux syndicats des infirmiers, dont la Solidarité syndicale des infirmiers du Congo (SOLCICO) et l’Association nationale des infirmiers du Congo (ANIC).

Selon le délégué syndical principal adjoint à l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa, Patrice Mputu Ilembo, les infirmiers réclament l’amélioration de leurs conditions salariales.

«Une loi a été votée au niveau du parlement pour demander qu’on paie les fonctionnaires au taux réajusté de 1 425 Fc au lieu de 923 Fc comme actuellement. Mais nous avons constaté que pour les listings du mois de juillet, aucun réajustement n’a été opéré», se désole Patrice Mputu.

Face à cette situation, les infirmiers avaient entamé des négociations avec le gouvernement mais ces discussions n’ont pas abouti à un compromis, indique-t-il.

Patrice Mputu note aussi le problème d’inégalité de primes de risque.

«Nous travaillons dans une même institution, mais vous n’avez pas le même montant pour le même service. Il y en a qui touchent 1 200 000 Fc [705 USD], d’autres 800 000 Fc [470 USD] et moi, personnellement je touche 32 000 Fc [18 USD]», fait-il savoir.

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