Loi électorale : Eve Bazaiba rejette le seuil de 3% de représentativité des suffrages au Parlement

La députée nationale, Eve Bazaiba, rejette le seuil de 3% de représentativité de suffrages pour obtenir un siège au Parlement tel que proposé par le projet de loi électorale adopté à l’Assemblée nationale. Selon elle, cette disposition «brise le pacte républicain».
 
«Nous rejetons le seuil inscrit dans la loi électorale, parce qu’il vient briser le pacte républicain que nous avons obtenu à l’issue du Dialogue inter-congolais à Sun city», a fait savoir Eve Bazaiba, dans une interview accordée mardi 28 novembre à Radio Okapi.
 
Le projet de loi modifiant la loi électorale a suscité beaucoup d’inquiétudes, notamment la disposition sur la représentation proportionnelle avec seuil. Pour le vice-premier et ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadari, qui a présenté ce texte, le seuil de 3% est le «correctif le plus acceptable à travers le monde».
 
«Même en France, depuis 1982, la première répartition des sièges est l’élection uninominale où le parti qui a plus de voix que les autres, même une seule voix, prend automatiquement la moitié de siège», a expliqué le ministre.
 
Pour Eve Bazaiba, à Sun-City, les acteurs politiques avaient adopté un système électoral «qui permettait que celui qui gagne ne gagne pas tout et que celui qui perd ne perd pas tout, afin de gagner la cohésion nationale et la paix sociale.»
 
Elle dénonce aussi la «précipitation avec laquelle le bureau de l’Assemblée nationale exige d’examiner la loi électorale.»
 
D’après elle, le président de la chambre a instruit la commission Politique, administrative et juridique (PAJ) de se réunir après l’intervention du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, «sans respecter le délai de 48 heures tel que requis par la plénière.»
 
«Cette précipitation démontre qu’il y a anguille sous roche. La loi électorale est éminemment politique. Le juridisme ne vient que mettre de l’ordre dans la politique. Cette loi requiert un minimum de consensus autour de ces fameuses innovations», a supputé Eve Bazaiba.
 
Elle a indiqué que suite à la pression des députés, les travaux de la Commission PAJ ont été suspendus.

Eve Bazaiba n’est pas non plus d’accord avec la caution de 500 000 francs congolais (plus de 300 USD) par siège.
 
«Cela veut dire que la République devra être dirigée par les riches. La compétence et l’intégrité morale ne compte plus ? Nous dénonçons aussi le fait qu’on utilise certaines positions juridiques pour écarter certains opposants qui gênent», a déploré l’élue de Basoko.

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