Loi électorale: l’objectif poursuivi est d’instaurer un parti dominant, estime le sénateur Mutinga

Le seul objectif poursuivi [par la majorité présidentielle] est de mettre en place un parti dominant, a accusé lundi 11 décembre le sénateur Modeste Mutinga. Il s’exprimait sur le projet de loi sur électorale dont l’examen a commencé au Sénat après son adoption à l’Assemblée nationale.

Ce texte qui divise les parlementaires a été adopté une semaine auparavant à l’Assemblée nationale en l’absence des députés de l’opposition. Ils avaient boycotté la plénière pour contester notamment le seuil d’éligibilité qui est passé de 3 à 1%, la machine à voter et la caution jugée exorbitante.

«On se rend compte qu’il n’y a pas d’honnêteté, qu’il n’y a pas de transparence dans ce qui est en train d’être fait. Le seul objectif est de mettre en place un parti dominant pour en tirer profit», a dénoncé le sénateur Mutinga, qui a souhaité le rejet de ce texte.

Il a aussi plaidé pour l’application de la loi électorale en vigueur. Celle-ci propose, soutient-il, la proportionnelle au plus fort reste.

«Malgré ses faiblesses, elle donne beaucoup plus de contrôle et de transparence en lieu et place de celle qui est proposée», a soutenu le sénateur.

M. Mutinga estime enfin que la MP tente de tricher au niveau du seuil et de la caution fixée pour se présenter aux élections législatives.

L’examen de projet de loi électorale au Sénat a débuté dans une salle pleine de députés nationaux et journalistes. Après la présentation de son économie par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Emmanuel Shadari Ramazani, 23 sénateurs ont pris la parole soit pour demander la recevabilité de ce texte soit, en majorité pour demander son rejet.

Pas de controverse

Parmi ceux qui demandent sa recevabilité figure le sénateur Mukeni Lapass de la MP. Il estime que le projet de loi sous examen n’est pas controversé. Etant déjà adopté à la chambre basse, le Sénat devra le déclarer recevable, l’envoyer en commission pour un examen approfondi conformément à l’article 132 de la Constitution.

«Le texte que nous devons analyser froidement est celui qui vient de l’Assemblée nationale. Contrairement à ce que les collègues soutiennent, ce texte ne fait aucune référence à la machine à voter. Nous avons parlé du seuil, il est passé de 3 à 1%», a-t-il fait remarquer.

Concernant la caution, il a indiqué que le vice-premier ministre a demandé aux parlementaires de décider.

«On demande au Parlement de faire son travail, parce que selon le calendrier électoral, ce texte doit être publié le 15 décembre. Il ne faut pas tergiverser et revenir au mois de mars», a averti le sénateur Mukeni Lapass.

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