Le Potentiel : «Loi électorale révisée au Sénat : ça passe ou ça casse»

 
Revue de presse du mardi 12 décembre 2017
 

Les journaux parus ce mardi à Kinshasa reviennent sur l’examen du projet de la nouvelle loi électorale au Sénat.

L’opinion congolaise est suspendue au vote du Sénat pour corriger les « incongruités et autres déséquilibres » contenus dans le projet de révision de la loi électorale déjà adopté à l’Assemblée nationale, rapporte Le Potentiel.
 
A la plénière de lundi 11 décembre, note le journal, les sénateurs n’ont pas été tendres envers le gouvernement dont le représentant, en l’occurrence le vice-Premier ministre Ramazani Shadary, a sollicité 24 heures pour apporter des réponses aux questions des sénateurs.
 
Ramazani Shadary joue son va-tout pour faire plier les sénateurs qui, apparemment, ne sont pas prêts à accorder un chèque en blanc au gouvernement, analyse le tabloïd. Ce mardi, c’est l’heure de vérité : ça passe ou ça casse, conclut Le Potentiel.
 
De son côté, La Prospérité estime que lors de son intervention, le patron de l’Intérieur a été très détendu et a manifesté une sérénité louable. «Très  à l’aise, ce dernier a tenu à éclairer la lanterne des sages du Sénat autour des innovations apportées, entre autres, l’introduction du seuil de représentativité, les questions sur la répartition des sièges, de caution, la révision sur le dépôt de frais de candidature et la moralisation de la vie politique», commente le journal.
 
Pour M. Ramazani, argumente le quotidien, le but principal desdites innovations est d’éviter les candidatures fantaisistes et la multiplicité abusive des partis politiques en RDC qui compte en ce moment 703 partis politiques.
 
Les députés de l’opposition qui ont boycotté l’examen de ce projet de loi à l’Assemblée nationale ont surpris lundi 11 décembre 2017 les autorités civiles et militaires de la ville de Kinshasa, en improvisant une marche de protestation contre la loi électorale et la machine à voter, renseigne Le Phare. Accompagnés des militants de leurs partis, ils brandissaient des calicots porteurs d’un seul et même message : «non à la nouvelle loi électorale», note le journal.
 
Et pour obtenir un vote favorable au projet de révision de la loi électorale, «Des pots-de-vin seraient distribués aux sénateurs», révèle Actualite.cd. Le site relaie l’intervention du sénateur Romain Nimy qui a affirmé qu’une offre de 2.000 dollars américains a été déposée sur la table de chaque sénateur pour faire passer cette loi.
 
L’autre sujet qui intéresse la presse de Kinshasa ce sont les nouvelles conclusions de l’Union européenne (UE) sur la RDC.

Forum des As note, au plan politique, l’exigence de l’UE de voir l’élection présidentielle se tenir effectivement à la date du 23 décembre 2018, tel que consigné dans le calendrier électoral publié le dimanche 5 novembre par la CENI.
 
A ce sujet, poursuit le journal, il est demandé à cette institution d’appui à la démocratie de communiquer aux partenaires les détails du budget électoral, afin de leur permettre de prendre les dispositions requises pour leurs participations financières. Au gouvernement congolais, il est demandé de rendre disponibles les fonds requis pour le bon déroulement et la bonne fin du processus électoral, détaille le quotidien.
 
Dans le but sans doute de faire comprendre aux hommes au pouvoir à Kinshasa que le temps de la distraction est révolu, commente Le Phare, l’Union Européenne vient de reconduire toutes les sanctions déjà prises contre des dignitaires du régime et de hauts fonctionnaires jugés coupables de blocage du processus électoral et d’atteintes aux droits de l’homme.
 
Par conséquent ministres, conseillers à la présidence de la République, officiers supérieurs de l’armée et de la police, responsables des services des renseignements placés en son temps sur sa liste noire, sont toujours frappés d’interdiction de séjour dans l’espace européen et de gel de leurs avoirs jusqu’en décembre 2018, conclut le tabloïd.