Revue de presse kinoise du vendredi 11 juillet 2025.
Les journaux parus ce vendredi à Kinshasa s’intéressent au nouveau round de négociations entre le gouvernement congolais et les rebelles à Doha, capitale du Qatar.
Nous commençons avec La Tempête des Tropiques, qui souligne qu’à quelques jours du sommet réunissant Félix Tshisekedi et Paul Kagame autour d'une table à Washington, en présence du président américain Donald Trump, le gouvernement congolais entame à Doha un nouveau round de négociations jugé décisif avec les rebelles de l’AFC/M23. Ce quotidien précise que ces négociations, qui ont lieu près de deux semaines après la signature de l'accord de paix entre la RDC et le Rwanda, s’ouvrent alors que la situation demeure tendue dans la partie Est du pays. Ce tabloïd cite des sources dignes de foi, rapportant l’arrivée à Doha des délégués du gouvernement congolais et de ceux du mouvement rebelle AFC/M23 pour poursuivre les discussions entamées depuis plusieurs mois.
À Doha, note Le Quotidien, le mouvement rebelle est représenté par Benjamin Mbonimpa, son secrétaire exécutif. Selon cet hebdomadaire, ce dernier occupe les fonctions de Premier ministre du mouvement. Du côté de Kinshasa, le journal confirme la présence de Jacquemain Shabani, Julien Paluku et Muhindo Nzangi, respectivement vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, ministre du Commerce extérieur et ministre du Développement rural.
Parmi les revendications non officielles de la rébellion, rapporte Congo Nouveau, figure celle relative à la gestion du Kivu pendant plusieurs années. « L’AFC/M23 souhaite gérer le Nord et le Sud-Kivu pendant huit ans. La délégation congolaise a catégoriquement rejeté cette revendication », a confié une source proche des négociateurs, citée dans les colonnes de ce journal. Congo Nouveau indique également que les discussions en cours à Doha entre le gouvernement et le mouvement rebelle portent sur ce que les deux parties décrivent comme la nature profondément enracinée du conflit dans l’Est de la RDC.
À Doha, écrit Infos 27, le Rwanda franchit une ligne rouge en osant réclamer la gestion exclusive du Nord et du Sud-Kivu pendant huit ans par l’intermédiaire de ses supplétifs du M23-AFC. Ce quotidien qualifie cette revendication d’« absurde et dangereuse », révélant selon lui le vrai visage d’un projet séparatiste désormais assumé. Mais Kigali se trompe d’époque, de terrain et de peuple, poursuit le journal, en soutenant que la RDC n’est pas un État failli à démanteler autour d’une table diplomatique, et que le Kivu n’est pas une colonie à redistribuer. Infos 27 se dit convaincu que ce ballon d’essai se heurtera à une réalité immuable : le Congo est une terre indivisible, défendue avec rage, mémoire et détermination.
Pendant ce temps, signale Le Phare, les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) sont attendus à Washington d’ici la fin du mois de juillet pour signer le texte final de l’accord de paix entre leurs deux pays. Ce quotidien rappelle que l’annonce a été faite mercredi dernier par le président américain Donald Trump. Après avoir salué la mission de bons offices conduite avec succès par Massad Boulos, son conseiller principal pour l’Afrique, qui a permis d’aboutir à un processus de désescalade entre Kinshasa et Kigali, révèle ce tabloïd, Donald Trump a déclaré : « Ce fut une lutte longue et acharnée, mais les deux pays sont aujourd’hui très heureux d’avoir pu résoudre ce problème... ».
Cité dans les colonnes d’EcoNews, le cardinal Fridolin Ambongo exprime son profond scepticisme quant à l’accord de paix signé le 27 juin 2025 entre la RDC et le Rwanda, sous le parrainage des États-Unis. Depuis le Vatican, où il participe à la rédaction d’un document préparatoire en vue de la COP30, précise le portail, l’archevêque métropolitain de Kinshasa critique vivement cette initiative, qu’il considère comme une « fausse solution » ne répondant pas aux véritables enjeux de la région.