Répression en RDC: la Francophonie dénonce des "attaques inqualifiables"

La secrétaire générale de la Francophonie a dénoncé lundi les "attaques inqualifiables et désolantes" contre des fidèles et des citoyens dimanche en République démocratique du Congo, exhortant les autorités de ce pays à garantir le droit de manifester.

"Mes pensées vont aux familles et aux proches endeuillés, aux blessés, aux personnes incarcérées. Les attaques lancées contre des fidèles rassemblés dans des lieux de culte" et contre "des citoyens (...) voulant que tout soit mis en oeuvre (...) pour préparer sereinement la tenue d'élections crédibles" en RDC "sont inqualifiables et désolantes", a déclaré la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Michaëlle Jean, dans un communiqué. 

"Participer à une manifestation est un droit fondamental", a-t-elle souligné.

Rappelant "les règles de conduite auxquels les forces de maintien de l'ordre doivent se soumettre dans l'encadrement républicain des manifestations", la secrétaire générale a également exhorté les acteurs politiques et de la société civile de RDC à "préserver le caractère pacifique de leurs revendications".

Huit personnes ont trouvé la mort dimanche en RDC et une centaine d'autres ont été arrêtées, en marge de manifestations - à l'appel de catholiques congolais et auxquelles s'étaient associées l'opposition et la société civile - contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, dont le mandat a pris fin en décembre 2016. 

Dans ce pays majoritairement chrétien, les forces de sécurité ont réprimé des messes dans des églises à coups de gaz lacrymogène, et empêché ces marches qui avaient été interdites par les autorités.

Dans ses voeux aux Congolais, M. Kabila a assuré que la publication de l'échéancier qui prévoit la tenue de la présidentielle le 23 décembre 2018 "conduit de manière irréversible vers l'organisation des élections". Mais les catholiques ont décidé de manifester car il y a un an un accord était signé, sous l'égide des évêques, prévoyant des élections fin 2017 pour organiser le départ de M. Kabila.

"Rien ne saurait entamer la volonté et les efforts vers une sortie de crise en République démocratique du Congo", affirme lundi la secrétaire générale de la Francophonie, rappelant la "détermination" de son organisation à oeuvrer pour des "élections libres, transparentes et crédibles en RDC".  

L’Organisation internationale de la Francophonie, basée à Paris, compte 58 Etats et gouvernements membres (dont la RDC), et 26 pays observateurs. L'OIF a notamment pour objectif de "promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l'homme".

 

Lire aussi sur radiookapi.net: