La Belgique suspend son programme bilatéral de coopération avec la RDC


Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Didier Reynders et le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo ont décidé de mettre fin à une série d’interventions qui devaient être mises en œuvre directement par les autorités congolaises. Cette décision a été prise mercredi 10 janvier lors de leur intervention à huis-clos devant la commission des Relations extérieures de la Chambre pour exposer la politique belge à l’égard de la République démocratique du Congo (RDC).
 
En revanche, l’aide humanitaire à la RDC sera augmentée à 25 millions d’euros. En parallèle, la Belgique cherchera davantage de coopération avec des organisations non-gouvernementales.

« Les besoins humanitaires croissants et le changement de la situation politique imposent une révision fondamentale de notre coopération. Concrètement, il a été décidé de mettre fin à une série d’interventions qui devaient être mises en œuvre directement par les autorités congolaises. Cela concerne des interventions pour un montant total de 25 millions d’euros qui n’ont pas encore été signées ou qui ont déjà été temporairement suspendues », indique le communiqué du ministère belge des Affaires étrangères.
 
La Belgique souhaite cependant renforcer sa solidarité à l’égard de la population congolaise et affectera, pour cette raison, les moyens libérés au profit de l’aide humanitaire et d’autres initiatives répondant aux besoins les plus pressants de la population, note le document.
 
«L’aide humanitaire à la RDC se trouvera de cette manière augmentée à 25 millions d’euros. En parallèle, davantage de coopération avec des organisations non-gouvernementales sera recherchée. Enabel, la nouvelle agence belge de développement, recevra également la mission de soutenir des organisations de la société civile congolaise sur le plan des droits de l’homme et des libertés politiques», poursuit le ministère des Affaires étrangères belge.
 
Un nouveau programme bilatéral de coopération avec les autorités congolaises ne pourra être conclu qu’après l’organisation d’élections crédibles, sur base des principes de bonne gouvernance, indique le communiqué.
Le document rappelle que la Belgique reste en contact avec toutes les parties : la majorité, l’opposition et la société civile. Les deux ministres placeront le Congo sur l’agenda international européen, aussi pour demander de l’attention aux besoins humanitaires de la population.
 
Les ministres sont convaincus que seules des élections crédibles offrent une issue, sachant que cela fait déjà plus d’un an qu’ont expiré les mandats constitutionnels au Congo. Les mesures prévues dans l’accord de la Saint-Sylvestre de 2016 pour réduire les tensions et ouvrir l’espace démocratique doivent de toute urgence être mises en œuvre, notent Didier Reynders et Alexander De Croo.
 
Kinshasa pas surpris
 
Réagissant à la décision des autorités belges, le porte-parole du gouvernement dit « ne pas être étonné ». Car, selon Lambert Mende,  les destinataires de cette aide sont connus.
 
Au lieu de « financer les élections qui coutent très chers », la Belgique choisit de « financer un groupe d’individus qui veulent déstabiliser le pays », s’indigne le porte-parole du gouvernement.

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