Mbuji-Mayi: l’abbé Pierre Kabamba « craint pour sa vie »

 
Le président de la commission Justice et paix du diocèse de Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental), l’abbé Pierre Kabamba, affirme faire l’objet de filature par des individus suspects. Il a remarqué la présence de ces hommes devant son bureau de travail, après lors de la messe qu’il a officiée le dimanche 14 janvier dans la paroisse Saint Achille.
 
L’abbé Kabamba estime que ces menaces sont liées à la campagne que mènent, depuis un temps, certains acteurs politiques contre l’Eglise catholique :
 
«L’Eglise est traquée. Il y a une campagne d’enlèvement des prêtres.  Et surtout moi, le poste que j’occupe, de président de la commission justice et paix. Il est très sensible. Parce que nous avons des politiciens véreux, qui font des tentatives de diviser, de faire une désinformation, alors, nous ne pouvons pas laisser, nous passons sur des chaines de radio, pour donner la vérité. »
 
Le prêtre catholique dit n’avoir rien à se reprocher. «Si vraiment il y a quelque chose que l’on me reproche, il faudrait m’interpeller par une invitation, une convocation, je vais m’expliquer ; au lieu de chercher à m’enlever», a-t-il affirmé.
 
Il dénonce par ailleurs une démarche visant à l’intimider, à le faire taire. « Comment ne pas parler quand la situation est telle qu’elle a besoin des gens qui parlent ?», s’interroge l’abbé Kabamba, promettant de ne pas rester indifférent à la souffrance de la population. 
 
Saisir la justice
 
Le gouvernement provincial du Kasaï Oriental demande au président de la commission Justice et paix du diocèse de Mbuji-Mayi, de saisir les services compétents, s’il se sent en insécurité. Le ministre près le gouverneur du Kasaï Oriental soutient que les relations entre la province et l’église catholique sont très bonnes. Par conséquent, rien ne justifierait qu’un prêtre du diocèse soit  en insécurité, note Hippolyte Mutombo Mbwebwe.
 
« L’abbé Pierre Kabamba, cela fait des années qu’il est président de la commission Justice et paix.  Il fait ce travail depuis longtemps. On ne voit pas, pour quelle raison, on peut juste maintenant, commencer à l’insécuriser. Et donc, nous lui demandons de pouvoir saisir les services spécialisés, pour qu’il y ait des enquêtes appropriées et que l’on puisse dégager les faits, et tirer les conséquences qui s’imposent », recommande Hippolyte Mutombo.

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