RDC: le gouvernement accusé d’entretenir le conflit de Djugu

Des autorités ecclésiastiques et la société civile de Mahagi accusent le Gouvernement central d’entretenir la crise observée depuis une semaine en territoire de Djugu, à 72 kilomètres au nord de Bunia, en vue de justifier la non-tenue éventuelle des élections en RDC. Les tensions intercommunautaires ont fait plus de 60 morts dans ce territoire de l’Ituri, a indiqué OCHA lundi 12 février.

La dernière déclaration qui accuse le Gouvernement a été faite ce lundi lors d’une conférence de presse par le Représentant légal de la Communauté Emmanuel en RDC, Bungishabako Katho. Pour lui, les drames de Djugu sont des scénarios entretenus par les acteurs politiques du pays.

Bungishabako Katho affirme que les autorités ne veulent pas de l’alternance au pays pour s’enrichir sur le dos d’une population déjà paupérisée et meurtrie : «L’Ituri est en train d’être sacrifié sur l’autel de la politique congolaise. C’est ce que nous devons justement refuser. Dans ce contexte, les Ituriens ne devraient pas s’attendre à grand-chose de la part de ceux qui devraient nous protéger».

Un peu plus au nord, le porte-parole de la société civile de Mahagi, Mokili Mungunuti, s’insurge contre le lien fait par le président de la CENI, Corneille Nanga, entre l’organisation des élections et les exactions de Djugu. Ce dernier a en effet dit à la presse, il y a une semaine, que ce conflit pouvait impacter négativement sur l’organisation des scrutins.

«Nous sommes très inquiets par rapport à cette déclaration-là du président de la CENI, qui veut marier ce conflit avec les élections qui doivent avoir lieu à la fin de l’année 2018. Le président de la CENI voudrait faire croire au peuple iturien que les gouvernements central et provincial ne peuvent pas parvenir à mettre fin à ce conflit», a affirmé Mokili Mungunuti.

Le vice premier ministre chargé de l’Intérieur et de la Sécurité, Ramazani Shadary, qui est arrivé à Bunia depuis lundi après-midi, n’a pas encore répondu à ces préoccupations.