Le Potentiel : «Elections incertaines en décembre 2018 : la MP à la manœuvre pour un nouveau glissement»

 
Revue de presse du vendredi 27 avril 2017
 
Le Potentiel consacre des pages entières, dans son édition de ce vendredi, au processus électoral en RDC et la possibilité, pour la CENI, d’organiser les élections présidentielles et législatives en décembre.
 
Le journal affirme que la Majorité présidentielle (MP) est loin de se départir de sa détermination à contourner la tenue d’élections dans les délais fixés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), soit le 23 décembre 2018.

Le gel du projet de loi sur la répartition des sièges aux législatives devient un atout pour retarder le processus électoral sinon le casser, indique le quotidien qui note que « malgré les avertissements et les engagements, Joseph Kabila ne semble décidément pas prêt à lâcher un pouvoir qu’il exerce depuis 2001 ».
 
Selon la source du tabloïd au sein de la majorité, des instructions ont été données à la Majorité présidentielle afin de rejeter le projet de loi présenté par Henri Mova et de lui renvoyer le texte. L’objectif serait de reporter l’adoption du texte à la prochaine session de septembre, conclut Le Potentiel.
 
Cette version des faits est rejetée par la mouvance au pouvoir pour qui, « le sort du processus électoral est scellé », écrit Le Phare.
Le journal cite le porte-parole de la MP, André-Alain Atundu qui avance notamment la publication du fichier électoral nettoyé, le dépôt des statistiques des électeurs enrôlés auprès du gouvernement, le respect par celui-ci du chronogramme de décaissement des fonds en faveur de la CENI, comme preuve de cette volonté d’aller aux élections le 23 décembre. Selon M. Atundu, cela devrait mettre fin aux procès d’intention fait à la MP et à son « autorité morale ».
 
Mais cela ne rassure pas les organisations non gouvernementales et la société civile. Le Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo (CALCC) et l’ONG Agir pour les élections transparentes et apaisées (AETA) estiment qu’on ne peut pas aller aux élections alors qu’une frange importante de l’opposition continue à rejeter la machine à voter, rapporte La Prospérité.  

Selon les deux organisations, pour avoir des élections aux résultats acceptables par tous, il faut mettre fin au décor de la contestation avec les exigences formulées autour de l’audit du fichier électoral, décrisper la situation politique et redynamiser la CENI et le CSAC conformément à l’Accord de la Saint Sylvestre.
 
L’autre sujet qui intéresse la presse est la découverte des fosses communes dans le territoire de Djugu dans la province de l’Ituri.

 Pour la première fois, renseigne Actualite.cd, les probables fosses communes ont été identifiées par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) dans le territoire de Djugu. Une équipe du BCNUDH en RDC a identifié ces sites à Blukwa Centre et Maze/Waliba, au cours d’une mission d’enquête organisée du 14 au 22 mars 2018 dans le contexte de violences interethniques entre les communautés Hema et Lendu, précise le site d’information.
 
Les enquêtes du BCNUDH révèlent aussi que la plupart de victimes de ce conflit inter-ethnique sont principalement des Hema, rapporte Le Potentiel. En attendant que le gouvernement réagisse à ce rapport, ces conclusions sont suffisamment graves et devraient actionner une enquête des institutions compétentes pour sanctionner les coupables et les vrais commanditaires de ces violences, recommande le quotidien. Certes, poursuit le tabloïd, quelques assaillants arrêtés ont été jugés en flagrance, mais cela est loin d’être à la hauteur de la gravité des massacres commis pendant trois mois dans plusieurs localités de Djugu.
 
En vue de rassurer la population et parer à toute activité négative, la MONUSCO a par ailleurs déployé des bases temporaires dans les territoires de Djugu, Blukwa, Fataki, Lita, et Nizi, rapporte Kinshasatimes.cd.