Contrôle des taxis à Kinshasa : les conducteurs dénoncent des dérapages de la part des policiers

Quelques conducteurs des taxis communément appelés « Ketch » décrient, jeudi 7 juin, les dérapages de certains policiers lors de l’opération de contrôle menée par la Police nationale congolaise (PNC). Au deuxième jour de cette action, ils déplorent la brutalité des hommes en uniformes. Ces derniers ravissent parfois leurs documents, voire les clés de contact.

« Trop de tracasseries, c’est vraiment pénible. Brutaliser les chauffeurs, ravir les clés de contact, le permis et autres. Ils ont brusqué les choses », déplore un conducteur de taxi, qui pense que le délai d’une semaine pour peindre une voiture « est trop court », accusent un conducteur.

Le contrôle des véhicules taxis « Ketch » a débuté mercredi 6 juin à Kinshasa. Selon les instructions de l’Hôtel de ville, chaque voiture devra être peinte en jaune et avoir un numéro d’enregistrement.

A en croire la Police nationale congolaise (PNC) qui effectue ce contrôle, le but est de décourager les auteurs des rapts dans ces types des taxis, décriés par plusieurs personnes qui empruntent ce moyen de transport.

Certains chauffeurs des taxis réclament un moratoire-sans préciser le délai-pour se conformer à ces dispositions.

« La peinture coute cher, 50 USD ! Pour l’instant ils peuvent laisser les voitures qui ont déjà des numéros même durant une semaine car c’est une preuve que la voiture est enregistrée à l’hôtel de ville », proposent-ils.

Cas sociaux

Le contrôle est salué par certains Kinois. Ils estimant que cela découragerait les auteurs des kidnappings. D’autres par contre regrettent le retard que ce contrôle engendre. Ils proposent que le contrôle se fassent à des heures creuses.

Des passagers dénoncent aussi l’incompréhension des policiers face à des cas sociaux.

« On en peut arrêter un véhicule qui a un malade et demander au malade de prendre un autre taxi. Quand on sait qu’il y a un enfant ou un bébé dans un véhicule, on devrait laisser passer le véhicule », s’indigne une dame, qui se dit victime de cette situation.

Par ailleurs, les conducteurs des « Ketch » affirment que l’Hôtel de ville de Kinshasa est à court des numéros d’identification des voitures taxi.

Selon eux, il leur difficilement est remis des reçus en lieu et place des autocollants avec numéros.

« Les autocollants des numéros qu’ils exigent ne se voient plus. C’est épuisé. Ils nous donnent maintenant des reçus. Mais pour avoir aussi ces reçus, c’est difficile », déplorent les conducteurs des taxis communément appelés « Ketch », soumis au contrôle.

Conducteurs peu courtois

Pour le commissaire provincial de la police, Sylvano Kasongo, s’il y a brutalité cela ne pourrait provenir que de l’attitude de certains conducteurs peu courtois vis-à-vis de l’action des autorités urbaines.

« Il n’y a pas de brutalité de la part des policiers. Ça dépend du comportement des chauffeurs. Vous connaissez le comportement de nos chauffeurs taxis. Ils ne respectent personne. Vous voyez des chauffeurs portant des bras cassés avec des cigarettes en mains », défend le le général Sylvano Kasongo.

Il fait savoir que la police ne contrôle que des voitures taxis, et pas les véhicules des privés.

« Nous arrêtons les véhicules ketch qui font le taxi. Les véhicules privés ne sont pas concernés. Les privés qui sont concernés sont ceux qui ont des vitres teintées localement. Mais si les vitres teintées sont d’origine, nous laissons passer », poursuit le général Kasongo.

En ce qui concerne les véhicules qui ont des numéros d’identification sans couleur, il indique qu’ils peuvent circuler jusque dimanche, en attendant de peindre leurs voitures en jaune.

Toutefois, il appelle les usagers de la route à rapporter tout cas de méconduite des policiers commis au contrôle des taxis.

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