Violences au Kasaï: le barreau de Kananga plaide pour une «réponse judiciaire rapide, efficace et équitable»

Le barreau de Kananga plaide pour une «réponse judiciaire rapide, efficace et équitable» aux crimes commis dans la région du Kasaï. Dans un mémorandum rendu public lundi 6 août, il soutient les conclusions de l’équipe des experts internationaux sur la commission des violations graves des droits de l’homme dont certaines constitueraient des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

Dans son mémorandum, le barreau de Kananga explique qu’un problème d’impunité subsiste après les graves crimes commis dans la région du Kasaï pendant les violences. Le document fait état de la lenteur des procédures engagées par la justice militaire.

Le bâtonnier de l’ordre Me Dominique Kambala fait savoir que pour éviter la répétition des crimes comme les assassinats, les viols, les mutilations, il faudrait mettre fin à l’impunité et sanctionner les coupables.

Pour le barreau, la responsabilité pénale des miliciens Kamuina Nsapu et des forces de l’ordre impliqués dans la commission de ces crimes doit être engagée. Le mémorandum souligne notamment l’importance de la responsabilité hiérarchique, invitant la justice à se pencher sur les cas des chefs militaires dont les troupes se sont rendues coupables des violations des droits de l’homme.

«Dans les forces de l’ordre, il y en a qui se sont mal comportés. Certains ont été déplacés, ne sont plus dans la province. Par rapport à ces personnes-là, il va falloir qu’on puisse engager la responsabilité des supérieurs hiérarchiques», déclare Me Dominique Kambala.

Afin d’assurer l’impartialité des procédures, le barreau de Kananga suggère au gouvernement de créer des chambres spécialisées chargées de juger les crimes graves au sein des juridictions compétentes qui existent.

«Il y a des personnalités qui, par entreprise criminelle, ont soutenu, ont encouragé [les violences, NDLR]. Aujourd’hui, allez en prison, parcourez tous les dossiers qui sont fixés en chambre foraine. Ce sont des minables citoyens alors qu’il y a eu peut-être des cerveaux qui ont présidé, qui ont encouragé. Mais ces personnes ne sont pas inquiétées», fait remarquer le bâtonnier du barreau de Kananga.

Pour Me Dominique Kambala, ces chambres spécialisées permettraient l’organisation des procédures judiciaires indépendantes et impartiales qui ne souffriraient d’aucune «pesanteur».

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