Le procès Sheka est « un signal fort de la lutte contre l’impunité » (Julien Paluku)

La comparution de Ntabo Ntaberi Sheka devant la cour militaire opérationnelle est un signal fort contre l’impunité à l’égard des détenteurs illégaux d’armes dans la province, a déclaré le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, à l’ouverture, mardi 27 novembre à Goma, du procès de cet ancien chef du groupe armé Nduma Defense of Congo (NDC). Pour la MONUSCO, le temps est venu d’en finir avec l’activisme des groupes armés.

L’impunité dont profitent les chefs des milices est à la base de l’instabilité sécuritaire, qui a fait beaucoup de dégâts au Nord-Kivu, estime Julien Paluku.

« Lorsqu’aujourd’hui, on voit Sheka - qu’on croyait être un grand homme, qu’on ne pouvait pas toucher, qu’on ne pouvait pas immobiliser - entre les quatre murs et sortir des quatre murs et venir devant le juge, et par la suite rentrer dans les quatre murs, je crois que pour la population du Nord-Kivu c’est un signal fort de la lutte contre l’impunité dans cette province », a-t-il affirmé.

Lorsque tout le monde sait qu’en commettant un dégât il peut être entre les mains de la justice, selon lui, ça peut réduire la possibilité pour les autres de commettre les mêmes dégâts.

Ntabo Ntaberi Sheka comparait avec huit autres ex-chefs des milices devant la cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu qui siège en matière répressive en premier et dernier ressort.

« Un jugement juste »

Pour la MONUSCO, l’ouverture de ce procès constitue une victoire du gouvernement congolais dans la lutte contre l’impunité.

Le chef de bureau de la MONUSCO àGoma, Daniel Ruiz, estime qu’il est temps de mettre fin à l’instabilité qui n’a que trop duré en RDC :

« Je crois que c’est un grand succès pour l’Etat congolais et pour le peuple congolais, pour les milliers qui souffrent de ce conflit qui n’a que trop duré, où près de 6 millions de Congolais ont péri, directement ou indirectement de ces atrocités. Il est temps d’en finir avec ces groupes armés. Il faut que quelques groupes armés qui continuent d’exister aujourd’hui comprennent qu’ils sont anachroniques, qu’ils sont d’une autre époque, et que la société congolaise est prête à leur donner un jugement juste. »

Selon lui, la MONUSCO est intervenue « en faisant une opération d’extraction de Sheka et on a donné un appui à la justice militaire pour que ce procès se passe dans les meilleures conditions possibles ».

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