Destitution de Jean Bamanisa : les chefs religieux de l’Ituri interpellent Félix Tshisekedi

La crise politique, qui persiste depuis environ un mois, impacte négativement sur la province de l’Ituri, ont déclaré samedi 14 décembre les leaders provinciaux de toutes les confessions religieuses. Cette crise est marquée par la destitution du gouverneur Jean Bamanisa Saidi par les députés provinciaux. Ils ont appelé le Chef de l’Etat à décanter cette situation.

Les leaders religieux, regroupés au sein du « Conseil des confessions religieuses de l’Ituri » (CCRI), ont relevé plusieurs défis occasionnés par cette politique en Ituri. Il s’agit de l’interpellation des membres du bureau de l’assemblée provinciale et du gouverneur Jean Bamanisa Saidi et son adjoint par la hiérarchie à Kinshasa.  Cette situation, selon eux, crée l’incertitude et la spéculation au sein de la population locale.

Autres défis, ce sont la fermeture du bureau de l’assemblée provinciale, le gel de comptes bancaires de la province et le retour de violences dans les milieux en voie de pacification, avec risque d’intensification.

Dans leur déclaration faite samedi à la presse, les leaders religieux de la province demandent l’implication personnelle du chef de l’Etat, Felix Tshisekedi, pour trouver une solution à la crise entre l’assemblée provinciale et le gouverneur Jean Bamanisa. Ils lui demandent d’aider les animateurs de ces deux institutions provinciales à mettre fin à leurs différends et à travailler pour la paix, l’unité et le développement de la province de l’Ituri.

« Nous demandons au Chef de l’Etat de veiller à l’octroi régulier des émoluments et la rétrocession au niveau de la province pour son bon fonctionnement (…) de nous renvoyer ces autorités-là pour qu’elles viennent s’occuper de problèmes de la province, avant que la province ne tombe dans le chaos ; parce que nous avons vu des conflits et tueries dans Djugu », a affirmé leur porte-parole, le pasteur James Biensi.

Ils ont également interpellé les chefs de la milice CODCO de ne pas profiter de cette crise politique pour endeuiller la province.

« Le groupe armé CODECO, nous lui demandons de cesser avec les violences et les tueries pour privilégier la voie du dialogue, la paix, et continuer avec le processus de pacification qui est déjà entamé », a poursuivi le pasteur Biensi.

Des dizaines de morts sont enregistrés en l’espace d’une semaine, à la suite des attaques de ces hommes armés dans plusieurs localités en territoire de Djugu.

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