UNIKIN : les professeurs décident de poursuivre leur grève

Les professeurs de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) ne reprendront pas les cours ce lundi 16 mars, tel qu’attendu par les étudiants après l’audience accordée au comité de l’APUKIN par le Premier ministre. Au cours de leur assemblée générale extraordinaire du week-end, les professeurs de l’UNIKIN ont décidé de poursuivre leur grève jusqu’à « l’exécution effective » des engagements pris par le gouvernement.

Evaluant le niveau d’exécution de ces engagements, l’APUKIN estime qu’il n’y a pas d’avancées. Les professeurs de l’UNIKIN encouragent le gouvernement à tout mettre en œuvre pour honorer ses promesses.

« L’APUKIN attend l’exécution ferme des engagements pris par le gouvernement. Par conséquent, l’assemblée générale décide de la poursuite de la grève jusqu’à l’exécution de ces engagements et soutient le comité exécutif dans la poursuite des négociations ainsi ouvertes avec le gouvernement de la République », a indiqué le secrétaire rapporteur de l’APUKIN, Michel Makaba.

Conditions de vie précaires

Les professeurs de l’Université de Kinshasa et tout le personnel scientifique de cette université vivent et travaillent dans des conditions de précarité criante. La dévaluation de la monnaie nationale a entrainé la réduction du salaire des professeurs de plus de 30%, en plus des difficultés liées à leurs logements, transport et manque de bureau de travail.

Pire, le personnel scientifique, assistants et chefs des travaux affirment toucher moins de 500 000 francs congolais (294,82 USD) le mois ; ce qui les rapproche de « la pauvreté avoisinant la misère ».

« J’ai été nommé en 2012. Je n’ai pas de salaire. Est-ce que c’est l’Etat qui m’escroque ? Personnellement, je vis de la prime institutionnelle (qui s’élève) autour de 260 000 francs (153,30 USD). Chef des travaux, père de famille. C’est tout simplement inhumain ! », témoigne un chef des travaux.

Quant aux professeurs, au lieu de 2000 USD, tel que négocié avec le gouvernement il y a 10 ans, ces derniers ne perçoivent aujourd’hui que 1400 USD par mois, déplore le président de l’APUKIN, Mathieu Bokolo

« Pour avoir un professeur d’université il faut plus de 25 ans de formation et beaucoup d’années d’expérience. Mais quand vous comparez les conditions requises pour être professeur et les salaires qui sont offerts, il y a vraiment une inadéquation », a-t-il déploré.

L’insuffisance et la vétusté des logements, le manque d’eau au plateau ainsi que la dégradation de toutes les routes menant vers le campus de l’UNIKIN plongent davantage ces professeurs dans une précarité de vie et de travail.

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