RDC : la réponse judiciaire aux crimes commis au Kasaï «n’est pas efficace»

L’ONG « Société congolaise pour l’Etat de droit » estime que la réponse judiciaire et extrajudiciaire aux crimes commis dans la région du Kasaï en 2016 et 2017 « n’est pas efficace ». Dans son rapport publié vendredi 17 juillet, le directeur général de cette organisation, Me Dominique Kambala, indique que cette réponse n’a produit aucun résultat concret.

Il regrette notamment que la hiérarchie militaire ne fasse pas preuve de suffisamment de volonté pour envoyer devant la justice les militaires cités dans les exactions commises au Kasaï.

« Il n’y a pas de jugement. Il n’y a ni condamnation ni réparation. Il y a cette faiblesse dans la volonté de pouvoir déférer toutes ces personnes devant la justice. Les commissions rogatoires, on n’y répond pas. Jusque-là, on n’a pas encore interpellé un haut officier sauf un, le colonel Mambweni », fait savoir Me Kambala.

Pour l’avocat qui dirige le barreau du Kasaï-Central, « à peu près quatre ans » les violences qui ont déchiré le Kasaï, il n’y a pas eu de « progrès significatif » ni « d’avancée notable. »

Le directeur général de Société congolaise pour l’Etat de droit déplore notamment le manque de moyens de la justice militaire, « un parent pauvre ».

« La justice militaire est en train de présenter l’image de laissé-pour-compte. Il n’y a pas de moyens humains. Pour tout le ressort de l’ex-Kasaï-Occidental, on ne compte pas plus de 10 magistrats. Il n’y a pas de frais de fonctionnement. Il n’y a pas de moyens logistiques. Comment voulez-vous que cette justice-là puisse donner le meilleur d’elle-même ?», s’interroge Me Kambala.

Faute de moyens conséquents, la Société congolaise pour l’Etat de droit estime que les dossiers des crimes du Kasaï doivent être déférés devant la Cour pénale internationale ou jugés par un tribunal pénal spécial pour le Kasaï.

Cette région du Kasaï, située au centre du pays, a connu des violences inouïes en 2016 et 2017 à la suite d’une insurrection d’un chef coutumier. Insurrection durement réprimée par les forces de l’ordre.

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