Crimes commis au Kasaï : le barreau « sceptique » après les assurances du ministre des Droits humains

Le barreau du Kasaï-Central exprime son scepticisme après les propos du ministre des Droits humains, qui a déclaré mardi qu’il n’y aurait pas de « prime à l’impunité » à propos des crimes commis dans la région du Kasaï en 2016 et 2017. D’autres responsables ont déjà fait des déclarations similaires sans que cela ne soit suivi des faits, fait remarquer le bâtonnier Dominique Kambala dans un communiqué publié jeudi 5 décembre.

« A propos de sa déclaration tendant à affirmer qu’aucune prime ne sera accordée à l’impunité, le barreau du Kasaï-Central reste sceptique dans ce sens que cette volonté politique maintes fois exprimée par les plus hautes autorités du pays ne soit pas traduite en acte concret, s’agissant notamment de crimes graves commis au Kasaï-Central», écrit le bâtonnier Kambala.

Il fait notamment observer que parmi les principaux crimes recensés au Kasaï, pendant les dernières violences, seul le meurtre des deux experts de l’ONU a donné lieu à un procès.

Me Dominique Kambala regrette que l’affaire des Congolais qui accompagnaient Zaida Catalan et Michael Sharp ne soit toujours pas portée devant la justice. Ces Congolais sont présumés morts.

«Les familles des victimes de quatre accompagnants congolais ne connaissent pas le sort de cette affaire», indique-t-il.

Le bâtonnier note que d’autres crimes commis au Kasaï ne font toujours pas l’objet des procès. Selon lui, une plainte a été déposée sur les évènements de la Nganza ; sans que cela ne donne lieu à un procès.

Fin mars 2017, des exactions contre la population civile ont été commises dans cette commune de la ville de Kananga.

Dans son rapport remis au conseil des droits de l’homme en 2018, l’équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï avait fait savoir qu’au cours d’une opération menée à la Nganza, «les forces de défense et de sécurité sont entrées dans les maisons des habitants et ont tiré indistinctement sur des hommes, des femmes et des enfants de tout âge, en raison de leur sympathie supposée avec le mouvement Kamuina Nsapu».

 

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