Meurtre des experts de l’ONU : des défenseurs militaires pour suppléer les avocats de la défense en cas d’absence

Les personnes poursuivies pour le meurtre des deux experts de l’ONU au Kasaï seront désormais assistées par des défenseurs militaires conjointement avec les avocats qui les assistent habituellement. C’est ce qu’a annoncé ce jeudi la Cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental, en réponse à une requête du ministère public formulée au cours d’une audience écourtée à cause de l’absence de la plupart des avocats de la défense. Une décision qui a ravi les prévenus, excédés par une procédure qui dure depuis plus de trois ans maintenant.

Compte-rendu d’audience

Lorsque le président de céans demande aux avocats de la défense de faire acter leur comparution, seuls les conseils du colonel Mambweni sont présents dans la salle. Les autres prévenus ne sont pas assistés.

Alors que le président de céans, le général Ntshaykolo s’apprêtait à annoncer aux prévenus le renvoi de l’instruction de la cause à un autre jour du fait de l’absence de la plupart des avocats de la défense, le ministère public demande la parole.

Le général Muwau fait observer que le procès a trop duré. Il révèle même que pendant la suspension des audiences à la suite de l’état d’urgence, certains prévenus ont arrêté de s’alimenter, fatigués de rester aussi longtemps en détention.

«Si nous devons chaque fois renvoyer les audiences parce que les avocats ne sont pas là, je pense que nous ne rendons pas service à ces prévenus», explique le général Muwau, rappelant que l’une des caractéristiques de la justice militaire était la célérité.

En effet, ce n’est pas la première fois qu’une audience de ce procès est écourtée du fait de l’absence des avocats de la défense.

Le ministère public évoque alors les articles 61 et 63 du code judiciaire militaire et demande au président de céans de designer des défenseurs militaires qui vont désormais assister les prévenus en cas d’absence de leurs avocats habituels pour éviter des reports multiples.

La proposition enchante visiblement les prévenus. Trois d’entre eux, Kamuzadi, Tshibuabua Tshibuabua et Bula Bula prennent la parole pour le faire savoir.

La requête est acceptée par le président de céans qui souligne le droit de toute personne arrêtée d’être jugée dans un délai raisonnable.

Le général Ntshaykolo annonce qu’il va demander au Premier président de la Cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental de lui présenter une liste des défenseurs militaires qu’elle désignera d’office pour défendre désormais les prévenus non assistés.

«La Cour est déterminée à aller avec ce procès jusqu’au bout et elle ne permettra pas que le procès puisse être retardé par des absences non justifiées des conseils de la défense», conclut-il.

Ouvert en 2017 devant le tribunal militaire de Kananga, ce procès a déjà totalisé plus de trois ans. Certains prévenus sont en détention depuis le mai 2017.

Dans un communiqué de presse publié mercredi, le bâtonnier du Kasaï-Central a exigé que le droit des prévenus à être jugés dans un délai raisonnable.

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