Butembo :une ONG plaide pour que le parquet militaire rouvre les dossiers de 80 femmes violées

L’ONG Femmes juristes pour la défense des droits de la femme et de l’enfant révèle qu’au moins quatre-vingts dossiers liés aux violences sexuelles traînent encore au parquet militaire de Butembo, depuis l’instauration de l’état de siège. Cette organisation a publié ces chiffres dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre.

La chargée de vulgarisation de cette organisation, Me Maggy Panza, demande aux autorités compétentes d’organiser des audiences foraines pour pouvoir juger les personnes accusées dans ces dossiers :

« Il y a une lenteur dans le traitement de certains dossiers. Aujourd’hui avec l’état de siège, la situation s’est empirée dans le traitement de certains dossiers et surtout des violences sexuelles. Puisque la compétence en matière répressive est aujourd’hui dévolue aux juridictions militaires. Et vous voyez, avec l’effectif il y a maintenant une liste d’au moins 80 dossiers qui traînent au niveau du parquet et, vraiment pas d’évolution positive, et à Butembo le parquet est détaché de Beni. Et il couvre tout le territoire de Lubero, la ville de Butembo, le tribunal militaire couvre la partie Lubero-Butembo-Beni(ville)-Territoire de Beni. Et avec tout ça, on ne sait plus. Et nous avons pensé que pendant cette campagne nous puissions faire des plaidoyers à toutes les instances supérieures pour qu’une solution soit trouvée dans le traitement des dossiers comme le dit la loi sur la procédure ».

Le chef du parquet militaire de Butembo, capitaine Kimbamako Raoul, affirme qu’il est au courant de cette situation.

Il évoque l’insuffisance des magistrats au niveau de Butembo pour l’instruction des dossiers et la non-permanence du tribunal militaire pour les audiences régulières dans cette ville.

 

Lire aussi sur radiookapi.net: