Rentrée judiciaire au Maniema : les Avocats fustigent le manque des juges à l'intérieur de la province

La rentrée judiciaire a été effective samedi 11 décembre à Kindu, chef-lieu de la province du Maniema. La cérémonie s'est déroulée dans la salle Saint Joseph de la procure en présence des autorités politico-administratives. Le corps des avocats a fustigé le manque de juges dans tous les tribunaux de paix de l'intérieur.  

Pour Me David Kakoko, bâtonnier du barreau du Maniema, le droit des justiciables est pénalisé : 

« Dans la province du Maniema sur les huit tribunaux de paix, il n’y a que le seul tribunal de paix de Kindu qui est opérationnel avec trois juges. Ceux qui sont installés au niveau des territoires ne fonctionnent plus parce qu'il n'y a plus des juges et cela remet en cause le droit reconnu aux justiciables par l'État congolais, par les lois de la République, par la Constitution, par les instruments juridiques internationaux. Le droit à la population d'accéder à un juge. Ce droit est violé. Les populations ne savent plus à quel saint se vouer dans ces territoires. » 

Lors de cette cérémonie, plusieurs thèmes ont été développés par différents intervenants dont la procédure de répression des infractions flagrantes, le droit à un procès équitable.  

Le président de la Cour d'appel du Maniema, Roger Nzewe a annoncé que la procédure civile en droit sera le thème de l'année judiciaire 2021-2022.  

Parlant de la jurisprudence constate et abondante, le procureur général a déploré la procédure suivie au Maniema. 

« L'année dernière nous avons connu beaucoup de problèmes à propos de la procédure de flagrance qui ne se déroule pas chez nous comme ailleurs où la procédure de flagrance se fait dans un ou deux jours mais, ici chez nous les tribunaux sont à l'antipode. Ici les audiences se prenaient pendant 30 jours, un mois les juges se complaisaient à placer les prévenus en détention préventive pour avoir le temps de négocier avec les avocats alors qu'ailleurs la procédure de flagrance se fait sans désemparer dès l'instant que le prévenu est amené au tribunal », a fustigé Roger Nzewe. 

 

 

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