Le Journal : « EGCM : Fatshi veut des alliés pour lutter contre les anti-valeurs »

Revue de presse du mercredi 26 janvier 2022

Un seul titre figure de manière prépondérante à la Une des journaux parus mercredi 26 janvier à Kinshasa. Il s’agit de la cérémonie d’ouverture des travaux des états généraux de la Communication et médias.

Le Président de la République a rassuré aux professionnels des médias, en marge de la cérémonie inaugurale des états généraux de la communauté tenue ce mardi à Fleuve Congo Hôtel, la disponibilité du gouvernement d’accompagner les conclusions qui résulteront des échanges sur la redynamisation de la presse en RDC, rapporte le quotidien Le Journal.

“(…) On assiste fort malheureusement à l’émergence des fake news qui constituent aujourd’hui une véritable menace pour nos société”, a déclaré le Félix Tshisekedi, en ajoutant que “les fake news impactent négativement et nous ne pouvons pas gagner ce combat sans travailler en étroite collaboration avec vous professionnels des médias et de la communication parce que vous constituez l’antidote à la prolifération de l’infox”.

La presse a l’obligation de se mettre en ordre, fait remarquer L’Avenir, parce que « Fatshi conditionne l’appui du Gouvernement. » Pour le président de la République, les états généraux est une occasion pour réinventer la profession.

« Une fois que cette mise à jour sera opérée par les journalistes eux-mêmes, le Gouvernement sera à vos côtés pour l’appui nécessaire que requiert cette mutation », a-t-il rassuré. A l’occasion, poursuit le tabloïd, il a aussi affirmé que le Gouvernement accorde un moratoire sur la dépénalisation des délits de presse. Mais ceci exige de la profession de renforcer ses organes de régulation et d’autorégulation pour s’assurer que le travail se fait de manière professionnelle.

C’est parti pour «un travail de salubrité médiatique !», se réjouit EcoNews. Vingt-six ans après la loi de 1996 organisant la presse en RDC, les professionnels du secteur ont finalement l’occasion de passer au scanner leur profession. Avec la percée de Nouvelles techniques de la communication et de l’information qui ont fondamentalement bouleversé la donne, les médias congolais sont appelés à s’adapter pour ne pas être emporté par le vent de la modernité. Présent à l’ouverture de ces assises, le Chef de l’Etat pense que ce forum offre une belle opportunité pour les professionnels des médias de procéder à un « travail de salubrité médiatique », rapporte le tabloïd.

C’est ainsi que l’éditorialiste de Le Potentiel insiste sur les « droits de devoirs » des journalistes. « Les médias sont des instruments qui ne peuvent pas être laissés sans encadrement ». Par cette mise en garde, le président de la République (…) a fait valoir que les pouvoirs publics ont l'obligation de prévenir les troubles à l'ordre public ou les atteintes aux droits d'autrui perpétrés par les médias.

En les exhortant à plus de responsabilité, note le quotidien, Tshisekedi leur a assigné la mission de dénoncer ''le tribalisme, le népotisme, le trafic d'influence et la corruption'', tout en gardant ''une distance critique'' avec le pouvoir.

A cette occasion, renchérit La Prospérité, le ministre Patrick Muyaya a appelé à des échanges responsables pour un véritable changement de narratif.  

« Quantité de résolutions pertinentes dans pas mal de secteurs de la vie nationale - y compris la presse - moisissent jusqu'à ce mort s'en suive dans les tiroirs devenus mouroirs des ministères et autres administrations centrales du pays », écrit pour sa part l’éditorialiste de Forum des AS, en se posant une série des questions :

« Comment gagner la mère de batailles du changement de narratif si les médias rd congolais ratent le train de la révolution numérique ? Comment espérer tordre le cou au " Congo bashing " si du fait de son extraversion suicidaire la classe dirigeante -toutes loges confondues - fait plus confiance à la presse étrangère qu'aux médias congolais ? Comment rêver d'une presse, véritablement outil de régulation sociale, si rien n'est fait concrètement pour baliser la voie à l'avènement d'un paysage médiatique à la hauteur de la vocation de grandeur du pays-solution à tous les enjeux planétaires d'hier et d'aujourd'hui ? »

Le pessimisme se lit aussi à travers les écrits d’AfricaNews: « Tshisekedi lance les états généraux de la communication et médias fragilisés par la caducité du cadre légal, la gratuité et le baisse conjointe de la diffusion et des recettes de le pub. »

Fin 2021, 7.634 journalistes, 540 journaux, 177 chaînes de télévision, 61 radios et 36 médias en ligne ont été inventoriés. Moins de quinze titres paraissent régulièrement, signale le journal, citant le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC).