Ebola à Mbandaka : 74 contacts listés après le décès de l'étudiant


Environ soixante-quatorze cas contacts ont été pistées, en vue de leur suivi et éventuelle prise en charge; à la suite du décès le 22 avril d’un étudiant de 31 ans. Ce dernier était admis au centre de traitement d’Ebola (CTE), dans la zone de santé de Wangata (Mbandaka).

Selon le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, qui a déclaré samedi 23 mars la 14e épidémie de la maladie à virus Ebola à Mbandaka, ces personnes listées sont prise en charge par le gouvernement.
Cependant, la majorité de la population n’est pas informée, ni consciente du danger.

Au centre-ville et dans plusieurs quartiers de Mbandaka, tout se déroulait normalement. Dans les marchés, les écoles, les services administratifs et tant d’autres lieux publics, les gens s’embrassaient comme si de rien n’était. Les motards transportent 3 à 4 passagers. Aucun souci de distanciation physique, pas de lave-main, ni prise de température devant ces lieux publics.

La majorité de la population se dit alors ignorante. "Je ne suis pas au courant de cette épidémie, faute de radio et de télévision chez moi. Peut-être qu’on nous informera le soir, alors nous allons appliquer les mesures d’hygiène", a déclaré une dame rencontrée au grand marché de Mbandaka II.

Même reaction du côté de ce jeune d'une trentaine d'années :

"Je ne sais pas. Cela peut être vrai. Mais l’information n’a pas encore circuler, puisqu’elle nous parviendra petit à petit par ceux qui écoutent la radio".

Par contre, Jean-Marie Mibeko, un acteurde la société civile, estime que la situation était prévisible, faute de résilience après la précédente épidémie :

"Il y a eu un problème. Les guéris d’Ebola n’ont pas eu l’accompagnement ! Lorsqu’on a déclaré la fin de l’épidémie, on devait commencer les activités de résilience. Mais celle-ci a pris une année et demie pour la commencer. On ne peut pas s’étonner. Sûrement que cette situation devrait nécessairement revenir et ça va encore continuer si l’on ne prend pas en compte tous les aléas par rapport aux personnes guéries de cette maladie>>.

L'actuelle épidémie d’Ebola semble encore une affaire des autorités et agents sanitaires. Il faudrait plutôt, selon lui, multiplier des activités de sensibilisation en vue d'amener la population à prendre conscience et à s’impliquer ouvertement dans la lutte.

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