L’opération militaire Shujaa, menée conjointement par l’Ouganda et la RDC jugé mitigé (GEC/Ebuteli)


Le résultat de l’opération militaire Shujaa, menée conjointement par l’Ouganda et la RDC, est mitigé. C’est la conclusion du rapport présenté jeudi 20 octobre à Goma (Nord-Kivu) par le Groupe d’Etude sur le Congo (GEC) et son partenaire de recherche Ebuteli. 

Intitulé « L’opération conjointe Shujaa entre l’Ouganda et la RDC : combattre les ADF ou sécuriser les intérêts économiques ? », ce rapport de GEC/Ebuteli, publié en juin dernier, a été présenté devant une trentaine de personnes dont des scientifiques, des politiques, des membres de la société civile ainsi que quelques analystes. 

Selon le Coordonnateur des recherches sur la violence à Ebuteli, Pierre Boisselet, la présentation de ce rapport a pour objectif de permettre à toutes les parties de faire, à leur tour, l’évaluation mi-parcours de cette opération conjointe qui est à sa quatrième phase. Ce, en vue de pousser le politique à recadrer les tirs là où cette opération n’a pas donné les résultats aux attentes des populations civiles :

« D’une part, il faut reconnaitre que nous on n’a pas repéré les exactions de l’armée ougandaise sur les civils congolais. Jusqu’à maintenant, on constate qu'il y a un bon comportement de ce point de vue-là. Le problème maintenant, les ADF ont, certes, été repoussés de certains bastions qu’ils occupaient précédemment. Mais finalement, ils ont été plutôt dispersés. Ils ont opéré par la suite dans d’autres zones où ils étaient beaucoup moins présents : à Mambasa, Butembo, parce que cette ville n’avait jamais été touchée par les attaques des ADF», a indiqué le chercheur Pierre Boisselet.

Tout en saluant le travail de GEC, l’Ambassadeur ougandais en RDC et le Conseiller du ministre congolais de la défense en charge des renseignements et sécurité, de leur côté, parlent du succès qu’ont connu les trois premières phases de ces opérations conjointes, en dépit de quelques obstacles.

Le conseiller du ministre congolais de la défense en charge de renseignements et sécurité, le Colonel Didier Mundey se montre optimiste : 

« Les bastions ont été démantelés, l’ennemi a perdu sa zone de confort. Quelques commandants importants ont été neutralisés, plusieurs otages ont été libérés et puis, des combattants ont été capturés. Globalement, l’Ambassadeur venait de le dire, la zone était inaccessible, aucun véhicule ne pouvait y accéder depuis plus de 30 ans ».  

Pessimistes, les participants ont recommandé aux responsables de deux armées de donner d’autres indicateurs précis comme résultats de cette opération.

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