Nord-Kivu : le directeur de l’ICCN et son personnel, otages du M23, selon les ONG environnementales

Une dizaine d’organisations et plateforme environnementales demandent au gouvernement de prendre des mesures pour protéger le personnel du Parc national des Virunga et son directeur qui sont pris en otage par le M23 à Rumangabo, à 50 kilomètres au Nord de Goma, dans le territoire de Rutshuru. 

Ces organisations ont fait ce plaidoyer dans une déclaration du 22 novembre, rendu publique en fin de la semaine dernière. 

Elles font savoir que le personnel de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) est obligé légalement de rester en poste en temps de paix ou de conflit conformément à la loi relative à la conservation de la nature.

Ces ONG déplorent une campagne d’intoxication et de récupération politique de certains acteurs en l’occurrence, le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Muhindo Nzangi. Les déclarations attribuées au ministre ont été relayés sur les réseaux sociaux, accusant ouvertement le directeur du Parc national des Virunga de « collaborer et contribuer en faveur du M23 ». 

Pour ces organisations environnementales, le personnel du parc et son directeur Emmanuel De Merode sont pris en otage et sont soumis aux payements des taxes et autres exigences au même titre que les populations qui sont restées dans les zones occupées. 

« Notre préoccupation c’est par rapport à la sécurité des agents de l’ICCN, le directeur De Merode et même les organisations, c’est-à-dire toutes ces sociétés qui opèrent qui donnent des services écosystémiques et énergétique non seulement à la ville de Goma mais aussi les micros entreprises qui sont aussi nécessaires en cette période de crise grave. Est-ce que le ministre a des preuves par rapport à cette contribution parce qu’il affirme que Virunga donne des contributions en termes des carburant, en termes des finances », a déploré Olivier Ndoole, un  membre d’Alerte congolaise pour l’environnement et les droits de l’homme (ACDH), l’une des ONG signataires de ce plaidoyer.

Il craint que l’ICCN soit visé par des tensions civiles à l’issue de cette déclaration du ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Muhindo Nzangi. 

« Ne soyez pas surpris que demain il y ait par exemple des attaques armées ou des tensions civiles contre l’ICCN, la source serait cette communication du ministre. C’est une communication qui mobilise les communautés contre une institution publique. C’est au même titre que des citoyens qui sont actuellement dans le Rutshuru qui sont obligés par la force de transporter des matériels militaires au nom et pour le compte des rebelles et payer des taxes, est ce qu’ils le font pour appuyer les rebelles ou il le faut par contrainte » s’est-il interrogé.   

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