Le Potentiel : « Le gouvernement rassure : le budget 2023 est bel et bien réaliste »

Revue de presse de lundi 24 avril 2023

 

Les journaux parus ce lundi 24 avril à Kinshasa relayent les explications et chiffres leur fournis par la Primature pour démentir une rumeur sur la baisse du budget national, circulant sur la toile.

 

Le Potentiel rapporte qu’une folle rumeur abondamment partagée sur la toile fait état d'une recommandation qui serait venue du Fonds monétaire international (FMI), demandant au gouvernement congolais de revoir à la baisse son budget 2023, chiffré à 16 milliards USD pour le ramener à 3 milliards USD. Cette rumeur cite comme source la rencontre entre la délégation du gouvernement de la RDC (ministre des Finances, ministre du Budget et la gouverneure de la BCC) et le FMI en marge des travaux des Assemblées de printemps 2023 FMI-Banque Mondiale.

« Pour répondre à ceux qui la relayent malencontreusement et tordre le cou à cette ineptie », ajoute ce tabloïd,  le gouvernement a mis quelques éléments de réponses à la disposition des Congolais afin de barrer la route à cette campagne d'intox. On retiendra, en substance, que la situation macroéconomique de la RDC fait preuve de résilience malgré les répercussions de la guerre en Ukraine et la détérioration de l'environnement économique mondial. Foi des experts du FMI avec qui la RDC est en programme triennal depuis juillet 2021, commente ce journal.

Le PIB réel de la RDC fait preuve aussi de résilience, avec une croissance de 8,5% enregistrée fin 2022. Cette année 2023, le taux de croissance du PIB de la RDC est prévu à 8%, selon toujours les projections de cette institution financière de Bretton Woods.

Se basant sur ces informations fournies par la Primature, L’Avenir affirme que l’élaboration du budget pour l’exercice 2023 a tenu absolument compte de plusieurs agrégats dont la bonne gouvernance et les efforts fournis par les régies financières pour maximiser la mobilisation des recettes publiques.

« Les chiffres de chaque régie sont disponibles. Tout le monde peut les consulter. Dire qu’il s’agit d’un spectre fantaisiste, cela n’est pas correct », commente ce quotidien.

Il explique notamment que déjà, à fin mars 2023, les recettes mobilisées seulement en interne par les régies financières sont évaluées à 1,6 milliards USD, soit un taux de réalisation de 93% par rapport aux prévisions linéaires. Et, d’après L’Avenir, tout indique qu’avec l’échéance fiscale du 30 avril 2023, les recettes mobilisées en cumul pourraient frôler les 3 milliards sinon dépasser ce seuil.

En tout état de cause, note pour sa part Econews, le budget 2023 est élaboré sur la base des données du cadrage macroéconomique. Il peut être revu si certains de ces agrégats changent.

Ce trihebdomadaire explique que déjà le FMI a revu le taux d’inflation pour fin 2023 : une projection de 8,3% retenue à l’issue de la troisième revue ; et par la suite une projection de 9,7% issue des conclusions de la visite préparatoire de la quatrième revue de février 2023.

Pour ce tabloïd, les travaux en cours avec la mission du FMI pourront déterminer de nouveaux agrégats et revoir le budget dans un sens comme dans un autre, sans oublier que la guerre à l’Est, non seulement augmentent les dépenses sécuritaires, mais aussi impactent négativement les activités économiques (production et commercialisation).

Congo Nouveau, lui, souligne que la situation actuelle du pays n'est pas forcément à comparer avec celle des gouvernements précédents. « Notre économie fait aujourd'hui face à plusieurs chocs exogènes notamment ceux liés à la situation post COVID-19 et à la crise Russo-ukrainienne qui ont eu un impact négatif sur les économies de plusieurs du pays. Et ce, sans oublier le choc endogène dû à la guerre d’agression que nous a imposée le Rwanda, dont les exigences financières sont prioritaires, la défense de l’intégrité de notre territoire et la sécurité des populations et leurs biens obligent », explique ce trihebdomadaire.

En effet, Africa News signale que l’augmentation de dépenses sécuritaires a un effet sur les autres dépenses, même contraignantes comme les salaires.

Selon la primature que cite ce tabloïd, «en 2022, les états de suivi budgétaire de la Direction générale des politiques et programmation budgétaire renseignent que les dépenses de la Défense ont culminé à 1 352 676 811 137 de CDF -635 millions USD- sur des prévisions annuelles arrêtées à 1 183 492 417 991 de CDF, soit un taux d’exécution de 114%. Il y a eu un dépassement de 14% des dépenses consacrées à la défense en 2022 ».

« Mais en même temps, le gouvernement s’occupe de la situation de la paie de l'ensemble des fonctionnaires. Des mesures sont prises pour que le retard constaté au mois de mars ne se répète plus jamais», rassure l’exécutif.

La République, elle, nage à contrecourant des explications de la primature, relayées par les journaux kinois. Ce quotidien note qu’en lieu et place d’un travail de continuité sur base de ce qui leur a été légué par le gouvernement Ilunga Ilunkamba, le gouvernement des Warriors a voulu faire tabula rasa, bien que bénéficiant d’un cadre macroéconomique stable lui légué. On se souviendra que malgré la pandémie à COVID-19, le taux de change du FC par rapport au dollar était resté stable durant les vingt mois d’exercice du précédent gouvernement, révèle ce journal.

Pour lui, de même qu’en dépit de cette crise subséquente à la situation sanitaire, le taux d’inflation était aussi stable. La hausse générale des prix des biens et services ne dépassa guère la fourchette de 5%. Pas non plus d’arriérés de paiements en faveur des fonctionnaires de l’Etat, ni de rétrocessions aux régies financières, pourvoyeuses de recettes publiques.

Au plan financier, ajoute ce tabloïd, ce gouvernement[Ilunkamba] n’avait contracté aucune dette intérieure ou extérieure, restant dans le souci d’éviter aux générations futures un surpoids d’une dette qui ne leur profitera pas.

La situation sécuritaire du pays au centre du conseil des ministres

La recrudescence du banditisme urbain et de la délinquance juvénile dans certaines villes du pays, ainsi que le projet de loi instituant la Reserve armée de la défense. Telles sont les principales thématiques de la 95ème réunion du Conseil des ministres, présidée en télé-travail par le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, rapporte La Tempête des Tropiques.

A propos de  la Reserve armée de la défense, le chef du Gouvernement a chargé le vice-Premier
ministre, ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants à prendre toutes les dispositions pour assurer la défense de ce projet particulièrement attendu dans ce contexte d'agression rwandaise, souligne ce quotidien.

Concernant la situation sécuritaire à travers le pays, le vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur est revenu sur la persistance des représailles entre les deux milices Lendu et Hema, faisant des victimes à travers les territoires de Djugu, Irumu, Mambasa et Mahagi, le cas des centres de négoce de Kilo-Etat et Itindey, en secteur de Banyali-Kilo, territoire de Djugu. Le bilan établi indique 33 civils tués et des habitations et boutiques incendiées. Au village Saïo, secteur Banyali-Kilo, territoire de Djugu, 15 miliciens/CODECO ont été tués par les miliciens Hema du groupe Zaïre, indique le tabloïd.

Le ministre a aussi signalés deux groupes armés nouveau-nés, " Asomba Liwa " et " Indocide ". Ils ont attaqué les sites miniers de Coopérative " COMOI ", au village Ngyongyo, chefferie Bandaka, territoire de Mambasa, d’après ce journal qui a publié dans ses colonnes l’intégralité de ce compte rendu du conseil des ministres.