Revue de presse kinoise du jeudi 7 aout 2025.
Le procès Mutamba occupe une place de choix dans les colonnes des journaux parus ce jeudi à Kinshasa.
Infos 27, qui ouvre le bal, révèle un tournant inattendu dans le procès Mutamba ce mercredi 6 août, avec le retrait de deux juges de la Cour de cassation après avoir été récusés par l’ancien ministre de la Justice. Ce quotidien explique que cette audience a permis d’entendre plusieurs témoins clés, tandis que la défense continue de dénoncer l’absence de certains intervenants jugés cruciaux pour la manifestation de la vérité. Dans une correspondance adressée à la Cour la veille, indique ce portail, Constant Mutamba a accusé ces magistrats de partialité, évoquant une inimitié personnelle née de leur opposition à ses réformes lorsqu’il dirigeait le ministère de la Justice, et dénonçant des irrégularités dans l’instruction, notamment le rejet de ses exceptions et un déséquilibre dans le traitement des parties.
La Tempête des Tropiques considère les départs volontaires des juges Otshudi et Kibamba comme un geste d’élégance judiciaire, dans un contexte tendu où l’indépendance de la justice et l’équilibre des procédures sont scrutés de près par l’opinion publique et les observateurs. Ce développement ajoute une couche supplémentaire de complexité à un procès déjà chargé d’enjeux politiques et juridiques. Ce quotidien estime que la nouvelle chambre, à composer, aura désormais la responsabilité de conduire les débats.
Sur le même chapitre, Le Potentiel note que la cinquième audience de ce procès, annoncée comme un moment décisif, s’est tenue sans la comparution de la Première ministre Judith Suminwa, pourtant citée dans plusieurs pièces du dossier. En revanche, souligne ce tabloïd, d’autres témoins clés ont été entendus, livrant des témoignages ayant largement conforté la défense de l’ancien ministre, jetant un doute profond sur la solidité de l’accusation portée par le ministère public. Au fil des audiences, indique ce portail, ce procès prend l’allure d’une bataille juridique à haute tension, où les lignes entre justice et règlements de comptes politiques semblent de plus en plus brouillées. Aucun élément matériel probant n’a, jusqu’ici, été présenté pour établir clairement la responsabilité de Mutamba dans les faits reprochés, constate Le Potentiel.
Tous les témoins n’ayant pas été atteints, fait remarquer Le Phare, la Cour de cassation a invité le greffier à faire tout ce qui est en son pouvoir pour déposer à temps ses exploits. Ce quotidien rapporte que la haute juridiction espère ainsi faire comparaître autant de témoins et de renseignants que possible, afin de fonder sa religion sur les tenants et les aboutissants de ce procès, qualifié d’affaire de détournement, pour laquelle l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba fait l’objet de poursuites judiciaires.
À l’issue de la cinquième audience, écrit La Référence Plus, plusieurs sources indépendantes estiment qu’il n’y a pas eu de détournement de deniers publics, car la somme de 19 millions allouée à la construction d’une prison à Kisangani est bel et bien logée à la banque ; la société Zion Construction et le site de la construction existent ; la procédure de passation des marchés a été suivie à 90 %, et les autorités du pays étaient informées du dossier. Ce quotidien note qu’il s’agit de présomptions émanant d’une opinion non initiée aux affaires judiciaires. Les témoignages à charge et à décharge, dont seuls les juges seront guidés par leur intime conviction, vont être scrutés et appréciés, poursuit ce portail. Quoi qu’il en soit, ajoute La Référence Plus, la Cour de cassation a eu à affronter des témoignages divisés, un prévenu amer et des accusations souvent croisées, rendant sans conteste cette affaire plus floue, alors que la prochaine audience est fixée au 13 août courant.