Lors de l’audience de plaidoiries tenue samedi 25 mai au tribunal de grande instance de Goma (Nord-Kivu), le ministère public a requis dix ans de servitude pénale et une amende de 25 000 dollars américains contre un trafiquant illégal d’animaux sauvages totalement protégés.
Le trafiquant congolais Babou Djaffar, assisté par son avocat, a été confronté à un panel de quatre avocats représentant l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN).
Le tribunal a pris l’affaire en délibéré, avant le prononcé du jugement qui intervient incessamment.
Mais déjà, Eric Kambale, un des avocats de l’ONG Alerte congolaise pour l’environnement et les droits humains (ACEDH), qui plaide pour l’ICCN, dit attendre un jugement exemplaire pour décourager ce crime environnemental :
« Aujourd’hui a été une victoire pour nous, parce que c’est une affaire qui a beaucoup trainé, qui avait beaucoup de complications. Finalement, le suspect a été présenté devant le tribunal. C’est pour cela que nous disons que c’est une victoire d’avance ».
Selon lui, le dossier est passé plusieurs étapes ; le prévenu ayant été arrêté et relâché plusieurs fois.
« Celui-ci (Babou Djaffar) est poursuivi pour le trafic d’espèces sauvages protégées, plus de cinquante individus qui ont été découverts chez-lui. L’affaire a été plaidée, nous espérons que ce que la justice fera, ce sera une jurisprudence pour qu’au moins les gens comprennent que ces activités illégales ne sont pas tolérables », a poursuivi l’avocat.
Babou Djaffar avait été arrêté le 25 mai 2022 avec cinquante animaux sauvages qu’il prévoyait exporter du pays, via la frontière de Bunagana :
- 20 singes de l’espèce colobe
- 15 grues
- 15 marabouts.
Toutes ces espèces se retrouvent dans le Parc national des Virunga. Saisis par l’ICCN, ces animaux ont été transférés au sanctuaire de Lwiro au Sud-Kivu.
