La majorité des journalistes congolais vit dans la précarité, a confié vendredi 2 mai Jean-Romance Mokolo, journaliste indépendant qui a passé vingt ans au sein d’un media basé à Kinshasa, et dont le propriétaire est un acteur politique.
Ce journaliste parle d’une expérience difficile, car la chaine était considérée par le régime passé comme étant de l’opposition:
« Toutes les portes nous étaient fermées. Nous n’avions droit qu’à des brimades, à des coupures intempestives de signal et des incendies ».
Sur le plan social, Jean-Romance Mokolo parle de salaires difficilement payés. Et même, après avoir quitté la chaine, il n’a jamais reçu son décompte final.
« La liberté de la presse que nous célébrons le 3 mai de chaque année est une bonne chose. Mais ce que qu’on doit faire, il faut qu’on s’occupe de la vie du journaliste. Il ne peut y avoir de liberté de presse avec des journalistes qui vivent dans la précarité, dans la pauvreté et qui sont en tout cas a la merci des acteurs politiques », estime Jean-Romance Mokolo.
Pour le journaliste, la presse congolaise, est aujourd’hui plus qu’hier, inféodée aux familles politiques, aux camps politiques aux acteurs politiques.
Il est, selon lui, difficile aujourd’hui de trouver des médias indépendants parce que chacun est en train de travailler pour le compte d’une personnalité politique auprès de laquelle il tire son revenu, parce que, comme journaliste, les gens n’ont pas un salaire decent, les gens vivent de ce qu’on appelle « le coupage » qui est pour lui, une forme de corruption.