Un rapport du groupe d’experts de l’ONU, publié le mercredi 2 juillet, révèle la présence d’au moins 6 000 soldats rwandais engagés aux côtés de l’AFC/M23 dans les opérations militaires menées dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Ce document précise que ces soldats rwandais renforcent la rébellion dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Il indique également que des forces spéciales ont été déployées entre janvier et mai 2025 dans ces deux provinces pour appuyer l’AFC/M23, notamment lors des offensives sur Goma et Bukavu.
Après la prise de Goma, une partie de troupes est rentrée au Rwanda, tandis que l’autre a été redéployée à Bukavu pour y mener des opérations discrètes, selon ce rapport du groupe d'experts de l'ONU.
Parmi les responsables cités figurent James Kabarebe, ministre rwandais de la Coopération régionale et ancien chef d’Etat-major de l’armée, le général Vincent Nyakarundi, chef d’état-major des Forces de défense rwandaises (RDF), ainsi que le général Patrick Karuretwa, président de la Haute Cour militaire du Rwanda.
Les RDF auraient établi un quartier général à Gisenyi, ville frontalière de Goma, dont l’objectif ne serait pas la neutralisation des FDLR, mais plutôt la conquête de territoires.
Cette stratégie aurait permis à l’AFC/M23 de se renforcer et au Rwanda d’accéder aux ressources minières, aux terres agricoles et d’accroître son influence politique en RDC.
Ce rapport mentionne également un vaste recrutement effectué par l’AFC/M23, incluant d’anciens militaires des FARDC, des combattants Wazalendo, d’anciens militaires rwandais et des membres de la diaspora, enrôlés de manière volontaire ou sous contrainte.
Selon ce groupe d'experts de l'ONU, ces agissements pourraient exposer le Rwanda à de nouvelles sanctions internationales pour violation de la souveraineté congolaise.
Ce rapport survient moins d’une semaine après la signature d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali, à Washington, aux Etats-Unis d'Amérique.