La province du Bas-Uele est confrontée à une crise sécuritaire et humanitaire préoccupante depuis le mois de mai dernier, notamment dans le territoire d’Ango, situé à plus de 500 km au nord de Kisangani. En cause : la présence de groupes armés qui terrorisent les populations locales, et un afflux massif de réfugiés centrafricains fuyant les violences dans leur pays, alerte l'administrateur du territoire.
Selon le rapport du 3 juillet adressé au gouverneur de province par Pierre Nduku, l’administrateur intérimaire du territoire d'Ango dont une copie est parvenue ce jeudi 10 juillet à Radio Okapi, environ 40 000 réfugiés centrafricains ont traversé la frontière. Parmi eux :
- 35 000 réfugiés sont installés à Zapay, dans la chefferie Sasa
- 3 000 réfugiés se trouvent à Pasi, en chefferie Mopoy
Ces chiffres n’incluent pas les Mboroso et leurs cheptels, dont le nombre reste inconnu à ce jour, précise ce rapport.
Des frontières poreuses et des moyens insuffisants
L’administrateur intérimaire du territoire d'Ango, Pierre Nduku, pointe du doigt la porosité des frontières et le manque d’effectifs des forces de sécurité, qui favorisent l’entrée incontrôlée des réfugiés. Il sollicite des moyens financiers et logistiques pour sécuriser le territoire et répondre à l’urgence humanitaire.
Face à cette situation, l'Assemblée provinciale du Bas-Uele a tiré la sonnette d’alarme. Dans une lettre datée du 9 juillet, le vice-président de cette institution, Antoine Gambolipay, a alerté sur le risque de catastrophe humanitaire si rien n’est fait.
Il exhorte le gouverneur à saisir les organisations humanitaires, notamment le HCR, pour organiser le cantonnement des réfugiés et soulager les communautés locales.