
Depuis la matinée de ce samedi 19 juillet, des affrontements intenses opposent les Forces armées de la RDC (FARDC) au groupe armé Zaïre, allié à la milice Convention pour la révolution populaire (CRP), dans plusieurs localités proches de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri. Les combats se concentrent à Telega, Muhito et Centrale Soleniama, situées à environ dix kilomètres de Bunia, dans le territoire d’Irumu.
Selon des témoins, les premiers tirs nourris ont été entendus dès 3h du matin. Les miliciens de Zaïre auraient attaqué une position des FARDC, qui ont aussitôt riposté pour tenter de déloger les assaillants. Les affrontements se sont poursuivis jusqu’au lever du jour, plongeant la région dans une tension extrême. Aucun bilan officiel n’a été communiqué à cette heure.
La situation provoque un mouvement de panique : des centaines de civils fuient vers Bunia, tandis que les marchés et commerces sont restés fermés dans les zones de combats. La circulation sur la RN 27 est suspendue, de nombreux véhicules étant bloqués à Iga-Barrière, dans l’attente du ratissage de la zone par les forces loyalistes.
Dans la ville de Bunia, la psychose s’installe. Des détonations en provenance des zones de combat créent une atmosphère de crainte généralisée, notamment dans les quartiers de Muzibala, Muzipela et Ngoy, où l’arrivée de déplacés alourdit la pression sécuritaire.
Pas encore de réaction officielle
Les autorités militaires, en réunion de sécurité, ne se sont pas encore exprimées officiellement sur l’évolution des combats. Ce silence alimente les incertitudes sur l’ampleur des affrontements, les conséquences humanitaires et les mesures envisagées pour protéger les civils. La population locale réclame une réponse urgente des autorités pour contrer la menace croissante du groupe armé qui semble se rapprocher dangereusement du centre urbain.
Les FARDC, la Police et la MONUSCO en alerte maximale face aux menaces de Zaïre et CRP à Bunia et Djugu
Face à la montée des tensions armées, les Forces armées de la RDC (FARDC) et la Police nationale congolaise ont renforcé leur présence à Bunia, chef-lieu de la province mais aussi dans le territoire de Djugu, théâtre des affrontements entre l’armee et les milices Zaïre et CRP.
Avec l’appui de la Police de la MONUSCO, un vaste dispositif sécuritaire a été mis en place pour assurer la protection de la population et empêcher toute infiltration d’hommes armés à Bunia, notamment ceux opérant à la périphérie de la ville.
Les unités FARDC et policières, appuyées par la MONUSCO, sont désormais déployées dans tous les quartiers de Bunia. Des patrouilles nocturnes sont organisées, visant à contrôler les accès de la ville.
Le colonel Abeli Mwangu, commandant urbain de la police, a tenu à rassurer la population :
« Les autorités ont pris toutes les dispositions nécessaires pour sécuriser la ville contre toute menace venant de l’extérieur. Les patrouilles sont renforcées, y compris avec la MONUSCO. Tout est mis en œuvre pour permettre à la population de vaquer librement à ses occupations ».
Déploiement préventif à Iga-Barrière et Lopa
Les casques bleus de la MONUSCO ont également été envoyés à Iga-Barrière et Lopa, deux localités ciblées depuis une semaine par des attaques de la milice Zaïre, alliée à la Convention pour la Révolution Populaire (CRP) dirigée par l'ex-seigneur de guerre Thomas Lubanga. Ce renforcement vise à empêcher de nouvelles agressions contre les civils.
Dans le territoire de Djugu, les FARDC ont intensifié leur présence, tandis que la MONUSCO a installé des bases temporaires à Limani et Linji pour appuyer les opérations et protéger les civils.
Cette mesure est saluée par la communauté Ente, dont le président, Jean Claude Ngajole, a déclaré :
« Nous demandons aux populations qui avaient fui la région de regagner Iga-Barrière, Lopa et ses environs. Nous avons obtenu la promesse de la MONUSCO pour leur protection, ainsi que celle de leurs biens ».
Alors que les violences se poursuivent, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler la CRP à déposer les armes et adhérer au processus de paix en cours.
Jeudi 17 juillet à Bunia, le président de l’assemblée provinciale d’Ituri a dénoncé avec vigueur les agissements de la CRP, déclarant que « ces actions contre la République torpillent les efforts de pacification à ce jour dans la Province de l’Ituri ».
Il a rappelé que ces violences nuisent gravement aux initiatives menées pour ramener la paix dans une région déjà marquée par de longues années de conflit.








