Près de deux semaines après l’entrée en vigueur de la mesure interdisant l’exposition des malades atteints des pathologies graves dans les rues de Kinshasa pour quémander l'aumône, les autorités provinciales constatent une nette baisse de cette pratique. Initiée par le ministère provincial de la Santé à travers une circulaire datée du 28 juillet, cette interdiction visait à mettre un terme à un comportement jugé inhumain et préoccupant pour la santé publique.
Sur les principaux axes concernés : Kintambo Magasin, Assanef et rond-point Huilerie à Lingwala, plus aucun malade n'était visible mercredi 06 août, a pu constater le reporter de Radio Okapi.
Ces malades, souvent atteints de tumeurs, d'énormes plaies ou de malformations, étaient exposés sur la voie publique avec des accompagnateurs sollicitant de l’argent pour les soins médicaux. Une pratique émouvante mais qui interpellait par son caractère intrusif et parfois malsain, suscitant aussi l'inquiétude des passants.
« On ne les voit plus ici comme avant. Franchement, c’est une bonne chose », déclare un vendeur rencontré à Kintambo.
D’après les témoignages recueillis, les rares tentatives de retour sur les lieux sont immédiatement stoppées par la police, qui veille désormais à l’application stricte de la mesure.
Un chargeur de véhicules à Kintambo Magasin le confirme :
« Dès qu’un malade ou son accompagnateur tente de s’installer, la police intervient pour les faire partir ».
Le ministère provincial de la Santé appelle les familles et les proches des malades démunis à les orienter vers les structures médicales adéquates, notamment les zones de santé, où leur situation peut être évaluée et prise en charge dans des conditions plus dignes.
Cette décision, largement saluée par la population, s’inscrit dans une volonté de restaurer l’ordre public et de renforcer la dignité humaine dans les espaces urbains.