La ville de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, est confrontée depuis quelques jours à une hausse vertigineuse du prix du carburant, avec des répercussions directes sur le coût des denrées alimentaires, notamment les légumes en provenance des villages environnants.
Il y a quelques jours, le litre de carburant se vendait jusqu’à 15 000 francs congolais, alors que l’arrêté du gouverneur en fixait le prix à 6 000 francs. Cette flambée a provoqué une augmentation généralisée des frais de transport, avec des courses qui coûtaient auparavant 15 000 à 20 000 francs et qui se négocient désormais à 35 000 voire 40 000 francs.
Dans les marchés de Kindu, les légumes deviennent de plus en plus rares. Les femmes marchandes, contraintes de doubler les prix pour éviter les pertes, expliquent leur situation :
« On augmente le prix parce que le carburant a tellement haussé. Si on n’augmente pas, on n’aura rien. On payait 20 000, 25 000, maintenant c’est 40 000, 35 000. Il n’y a pas de motos, vous risquez de rester avec les produits et ça pourrit ».
Une consommatrice rencontrée exprime son désarroi :
« Les légumes qu’on achetait à 500 francs, aujourd’hui c’est 1 500. Et la quantité dans la marmite ? Est-ce que les enfants vont se rassasier ? Je suis perdue ».
Les conducteurs de motos-taxis, eux aussi, ont dû revoir à la hausse leurs tarifs :
« Avant, on transportait les gens pour 10 000 ou 15 000 francs. Maintenant, c’est 40 000 ou 45 000 francs. Le carburant coûte trop cher, on ne peut pas baisser les prix ».
Selon certains observateurs, cette situation serait liée à une pénurie réelle de carburant, tandis que d’autres pointent du doigt la mauvaise foi des pétroliers, accusés de spéculer sur les prix.
Face à cette crise, la population lance un appel pressant aux autorités provinciales et nationales pour qu’une solution soit trouvée rapidement, afin de stabiliser les prix et soulager les ménages durement touchés.
