Le gouvernement congolais a annoncé qu’il ne renouvellera pas le moratoire autorisant les étrangers à exercer dans le secteur du petit commerce en République démocratique du Congo. Ce moratoire, en vigueur depuis plusieurs années, prendra fin en novembre 2025. L’annonce a été faite ce mardi 16 septembre par le vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, lors d’une rencontre avec les opérateurs économiques au Béatrice Hôtel à Kinshasa.
Selon le ministre, cette décision vise à faire respecter la loi de 1973, qui réserve le petit commerce exclusivement aux Congolais.
« Nous avons une loi dans le pays qui date de 1973. Cette loi réserve le petit commerce aux Congolais. Mais dans l'application, cette loi pose un certain nombre de problèmes. Ce qui a donné lieu à des textes qui sont généralement des décrets pris par les différents Premiers ministres pour ouvrir le petit commerce à des étrangers dans un certain nombre de secteurs. C'est la raison pour laquelle le moratoire qui est en place et qui arrive à terme au mois de novembre, nous avons décidé au niveau du Gouvernement de ne pas le prolonger. Ce moratoire, instauré par décrets successifs, a fini par diluer le principe même de la loi», a-t-il déclaré.
Vers une réforme législative
Pour résoudre durablement cette problématique, Daniel Mukoko Samba a annoncé l’élaboration d’une nouvelle loi. Celle-ci devra clarifier la définition du petit commerce et mettre fin aux mesures dérogatoires qui ont permis à des étrangers d’opérer dans des secteurs réservés aux nationaux.
« Il faut une loi moderne, claire et applicable, qui ne laisse plus place aux interprétations », a-t-il ajouté.
Un appel à la diversification économique
Lors de son intervention, le ministre a également souligné les défis majeurs auxquels le pays est confronté, notamment la nécessité de diversifier son économie.
« Diversifier une économie, c’est facile à dire, mais difficile à réaliser. Il faut un plan et de la détermination », a-t-il affirmé.
Il a rappelé les trois missions confiées par le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi :
- Lutte contre la vie chère,
- Relance de la production locale,
- Formalisation de l’économie informelle.
Le gouvernement entend limiter les exportations de matières premières à l’état brut et renforcer le soutien aux producteurs locaux, afin de réduire la dépendance aux importations de produits de première nécessité.