Onze années se sont écoulées depuis le début des tueries attribuées aux rebelles des ADF dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. La population locale a marqué jeudi 2 octobre ce triste anniversaire. À Oicha, chef-lieu du territoire, des scientifiques, des acteurs de la société civile ainsi que des responsables des services de sécurité ont organisé un échange citoyen, pour réfléchir aux causes de la persistance de l’insécurité dans la région. Ils ont lancé un appel pressant au gouvernement afin de revoir ses stratégies de protection des civils.
Lors de cette conférence, les facilitateurs ont rappelé que les massacres attribués aux ADF avaient commencé le 2 octobre 2014, avec la mort de deux civils dans la localité de Mukoko, à une quarantaine de kilomètres au nord de la ville de Beni. Depuis lors, au moins dix mille civils ont été tués par ces rebelles, des villages parfois entiers vidés de leurs habitants, laissant derrière eux une population fragilisée et traumatisée.
Les participants ont recommandé au Gouvernement de revoir sa stratégie de sécurisation des civils. C’est ce qu’a déclaré l’un d’eux, Siméon Muvunga, activiste des droits humains :
« Depuis tout ce temps-là, l’activisme des ADF continue. Ils continuent à endeuiller nos populations, endeuiller nos villages et il n’y a aucune stratégie militaire pour mettre cet ennemi hors d’état de nuire. Nous sommes en train d’interpeller les autorités qui se chargent de la sécurité de la population, qu’ils puissent encore renforcer leurs stratégies dans le cadre de sécuriser la population ».
Selon lui, en guise de compassion, le Gouvernement congolais doit aussi exonérer cette communauté meurtrie de toute charge fiscale.