Masisi: des conflits fonciers source de torture

De grands propriétaires terriens poussent les paysans du territoire de Masisi à abandonner leurs terres pour se les approprier. Les victimes rapportent des actes de torture, de détention arbitraire, d’expropriation et d’assassinat. Des témoins et des ONGs confirment ces exactions.

Les associations de défense des droits humains demandent aux décideurs de ne pas minimiser un problème qu’elles considèrent comme une véritable bombe à retardement pour la sécurité de la région.

Amani Haririmana, un jeune paysan de Masisi victime de torture, témoigne :

Dimanche 4 avril, ils m’ont fortement battu, bandé les yeux, ligoté et jeté dans un cachot souterrain. Ils espéraient qu’après avoir tué trois ou quatre paysans, les autres s’enfuiraient. Les champs abandonnés vont donc leurs appartenir.

Le schéma est toujours le même : un nouveau propriétaire arrive, certificat d’enregistrement en main, et oblige des centaines, voire des milliers de familles à partir.

Sinon, il mobilise les militaires en position dans le secteur pour déloger les populations de force.

Les autorités provinciales estiment qu’il faut permettre à tous ceux qui le veulent d’obtenir des titres fonciers. Pour ce faire, elles proposent de créer de nouvelles circonscriptions foncières à Masisi, à Rutshuru et à Walikale.