Des fausses cartes d’électeurs circulent à Mbandaka, selon la Ceni

cartes d’électeurs. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Certaines maisons de bureautique de Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Equateur, délivrent de fausses cartes d’électeur et de faux duplicatas à certains fonctionnaires de l’Etat. Le secrétaire exécutif provincial de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a dénoncé cette pratique, le dimanche 4 novembre. Selon Jean-Pierre Makakaro, certaines personnes qui se font passer pour des fonctionnaires utilisent ces cartes contrefaites afin d’ouvrir des comptes bancaires pour percevoir indûment des salaires. En RDC, la carte d’électeur tient lieu de carte d’identité.

L’opération de paie par voie bancaire des fonctionnaires de l’Etat a commencé à Kinshasa depuis le mois de juillet et s’est poursuivie dans d’autres provinces. Les fonctionnaires de l’Equateur toucheront pour la première fois leurs salaires via la banque pour le mois d’octobre. Mais certains d’entre eux ne disposent pas de carte d’électeur, un document exigé pour ouvrir un compte bancaire.

Des fonctionnaires fictifs recourraient aussi à ces méthodes de contrefaçon pour percevoir des salaires sur le dos de l’Etat, à en croire les dénonciations de la Ceni. Jean-Pierre Makakaro explique que certaines banques ont démasqué des faussaires.

« Un monsieur n’a pas été enregistré à la banque parce que celle-ci a estimé qu’il avait une fausse carte d’électeur. Il est venu se plaindre à la Ceni et nous avons constaté qu’on a altéré le numéro national, on a changé certaines coordonnées, et la couleur de cette carte était pâle par rapport à la couleur orange de fond délivré par la Ceni. La plastification n’était pas faite selon le standard Ceni », raconte ce responsable de la Ceni.

Il ajoute que le nom du plaignant sur la fausse carte était Kombe Balumbu mais après investigations, la Ceni a découvert que son vrai non était Ilonga Yatoka André.

Jean-Pierre Makakaro estime que cette opération de délivrance de fausses cartes d’électeurs risque d’occasionner la fraude aux prochaines élections provinciales, municipales et locales.

« C’est une voie dangereuse d’injection de plusieurs fausses cartes sur le terrain pour créer du désordre le jour du scrutin en se présentant comme des électeurs omis et faisant pression sur la Ceni pour émarger sur la liste des omis ou par dérogation », a-t-il prévenu.

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