Ituri: les notables de Ngity accusent la milice de Cobra Matata de vols de bétail et de pillages

Un milicien Maï Maï. ( Photo : AFP )

Les notables de la communauté Ngity ont condamné, mercredi 23 janvier à Bunia, les vols des  bétails dans le territoire d’Irumu  (Province Orientale) par les miliciens du Front de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) de Cobra Matata. Ils se sont exprimés ainsi à  l’issue d’une rencontre des notables de la chefferie de Walendu Bindi, dont est issu ce chef milicien. Dans cette chefferie, les miliciens auraient emporté environ deux cents vaches depuis le mois de décembre. Dans la chefferie voisine de Bahema sud, quatre cents bêtes auraient été volées par le même groupe. Cobra Matata a nié ces faits, les attribuant à un autre groupe armé local.

Les notables de Ngity ont demandé aux éléments de la FRPI de mettre fin à ces vols qui risquent  de compromettre les relations entre les ethnies dans la région.

«Nous sommes en train de condamner ces actes de la FRPI qui vole le bétail des communautés », a déclaré le président de la communauté Ngity, Didi Angaika, dénonçant également des cas de pillages et de tracasseries dans la chefferie de Walendu Bindi.

Selon la même source, ces actes ont démoralisé la population locale qui refuse de continuer à pratiquer l’élevage. Didi Angaika a interpellé le leader de cette milice :

«Nous demandons au responsable de la FRPI, qui est le colonel Cabra Matata, de prendre ses responsabilités pour remettre ses hommes à l’ordre. Il faudrait que Cobra comprenne que tout ce que ses hommes font va retomber sur sa tête demain.»

Pour sa part, Matata Banaloki alias Cobra  a rejeté les accusations des notables de la communauté Ngity. Pour lui, ces actes ont été perpétrés par des hommes non identifiés, membres d’un autre groupe armé, sans le nommer.

Ce chef milicien s’était dit disposé à réintégrer sans condition les rangs des FARDC avec ses hommes lors d’un entretien avec la presse, jeudi 17 janvier à Bavi, village que sa milice occupe. Il avait affirmé avoir ainsi répondu favorablement à l’appel que lui avait lancé  le chef d’état-major des forces terrestres des FARDC, lieutenant-général François Olenga, lors de son passage en Ituri, une semaine plus tôt.

En septembre 2012, le chef d’état-major de la milice de Cobra Matata, Mbadu Adirodu, avait pourtant présenté au gouvernement un cahier de charge regroupant les préalables à leur intégration dans les FARDC, notamment la reconnaissance de leurs grades au sein de l’armée, l’amnistie pour les crimes commis et leur brassage en Ituri. Cobra Matata lui-même, ancien milicien devenu colonel des FARDC avant de redevenir milicien, exigeait le grade de général de brigade.

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