RDC: les 2 Kasaï s’engagent à consolider la cohabitation pacifique

Une vue aérienne de la ville de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental (RDC). Panoramio.com/Ph. VINCENT Francois

Les autorités provinciales du Kasaï-Oriental et du Kasaï-Occidental se sont engagées à privilégier les rapports socioéconomiques et commerciaux entre ces deux provinces du centre de la RDC au lieu de s’éterniser sur  des conflits fonciers qui minent les relations entre les deux provinces. A l’issue de leur sixième rencontre bipartite dimanche 23 juin à Mbuji-Mayi, elles ont réaffirmé leur volonté de consolider la paix et la cohabitation pacifique.

Cette rencontre de trois jours avait pour objectif d’analyser la situation sécuritaire, politique et sociale ainsi que les problèmes communs de développement. Les participants ont relevé que les résolutions prises lors de précédentes rencontres  en faveur de la paix et du développement dans l’espace kasaïen n’ont pas été exécutées à cause du manque de volonté politique.

Le gouverneur du Kasaï-Occidental, Alex Kande Mupompa, a reconnu cette situation, promettant de faire évoluer ce processus de pacification :

«Je m’investirais personnellement, dès mon retour à Kananga, pour inculquer, pourquoi pas, imposer notre volonté respective de réconciliation, de vivre désormais en paix et de ne plus laisser impuni tout fauteur de trouble

Pour sa part Alphonse Ngoyi Kasanji, gouverneur de province du Kasaï-Oriental a souhaité que pareilles rencontres puissent promouvoir la cohabitation pacifique et les actions communes de développement:

«Les filles et fils du grand Kasaï sont liés par le même destin. Les limites administratives ne peuvent s’ériger en barrières de notre sort commun. Bien au contraire, elles doivent être comprises comme des passerelles d’échanges pour bâtir un pôle de relance économique au cœur de la République démocratique du Congo. »

Engagement pour la paix

Les deux provinces du Kasaï se sont engagées à vulgariser leurs limites légales à l’intention des populations des villages limitrophes  en conflit. Les participants à ces assises ont examiné  des modalités pratiques susceptibles de ramener la paix et la cohabitation pacifique entre  ces populations.

Pour trancher les divergences relatives aux limites des terres, les deux provinces ont résolu d’implanter des signaux indicateurs et des bornes conformément aux textes légaux. Ce travail devrait être fait à l’aide d’une commission mixte instituée durant cette sixième bipartite.

Cette équipe devrait être assistée d’experts du ministère de l’Intérieur et de l’Institut géographique du Congo. En outre, des missions d’itinérance régulières dans les entités conflictuelles ont été programmées.

Le Kasaï-Occidental, par son groupement de Bena Nkelende devrait, quant à lui, procéder à la restitution des armes de guerre confisquées dernièrement aux commissariats de la police du Kasaï-Oriental. Une zone tampon entre les groupes protagonistes devrait être établi et sécurisée par les services sécuritaires de deux provinces.

Les instances judiciaires devraient être saisies afin d’établir les responsabilités des derniers incidents enregistrés dans les zones limitrophes. Il s’agit des affrontements du 14 juin entre les Bena Nkelende dans le territoire de Dimbelenge au Kasaï-Occidental et les Bakwa Mfika de Kabeya Kamwanga au Kasaï-Oriental, d’une part, et de l’autre, entre les Bakwa Kanjinga et les Bena Mpeta de Kabeya Kamwanga.

Ces affrontements ont fait, selon le bilan dressé par le Kasaï-Oriental, 8 morts, plusieurs blessés et 3 disparus. Huit armes ont été volées et 264 cases incendiées.

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