Beaucoup reste à faire en RDC malgré le succès militaire sur le M23

Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku recevant les explications du colonel Mamadou Ndala, commandant des opérations militaires des FARDC contre le M23, samedi 26 octobre 2013 à Kibumba.

Le gouvernement congolais reconnaît que beaucoup d’efforts restent encore à faire pour consolider la paix malgré le succès de l’armée congolaise sur la rébellion du M23. Son porte-parole, Lambert Mende, l’a déclaré ce mardi 5 novembre à Kinshasa quelques heures après la reprise des dernières positions de la rébellion par les militaires congolais à Chanzu et Runyonyi.

Au terme d’une offensive lancée le 25 octobre dernier, les militaires congolais ont repris toutes les localités contrôlées par les rebelles du M23 depuis plus d’une année.

« C’est une victoire militaire indéniable que les FARDC viennent de remporter sur les éléments du M23 et leurs mentors », a lancé Lambert Mende.

Mais le porte-parole du gouvernement congolais a ajouté que la RDC refusait « de s’enivrer de ce succès militaire ».

« La victoire militaire des FARDC sur le M23 n’a pas pour conséquence de mettre un terme aux efforts de normalisation de notre pays qui doivent au contraire se poursuivre », a-t-il ajouté.

En outre, le porte-parole du gouvernement congolais a salué la décision du M23 de mettre fin à sa rébellion. Pour lui, cette décision constitue « un pas dans la bonne direction ».

Dans un communiqué signé ce mardi 5 novembre par son président Bertrand Bisimwa, la direction du M23 affirme vouloir «poursuivre par des moyens purement politiques la recherche des solutions aux causes profondes qui ont présidé à sa création».

Au sujet des pourparlers de Kampala, Lambert Mende a dit espérer qu’une « déclaration finale sera signée dans les plus brefs délais pour donner une chance et plus de temps aux actions de désarmement des autres forces négatives qui conditionnent la réhabilitation du Nord et du Sud Kivu ».

Pour le porte-parole du gouvernement, il n’est plus question de signer un accord de paix, « étant donné qu’on ne peut pas signer un accord avec quelque chose qui a cessé d’exister ».

La traque contre les groupes armés continue

Lambert Mende a également annoncé que les FARDC vont poursuivre avec l’appui de la Brigade d’Intervention de l’Onu, conformément à la résolution 2098 du Conseil de sécurité, « la traque des autres forces négatives qui n’auront pas fait droit à l’ultimatum que leur a lancé le Président Joseph Kabila il y a quelques jours ».

« Il n’y a plus de place dans notre pays, pour quelque groupe armé irrégulier que ce soit, qu’il s’agisse des FDLR rwandais, des ADF-NALU et de la LRA ougandaises, des FNL burundais, ainsi que de tous les groupuscules Maï-maï congolais », a souligné le ministre des Médias.

Restaurer l’autorité de l’Etat

Le chef de la Monusco, Martin kolber, a également salué la décision du M23 de mettre un terme à sa rébellion.

Il s’est également réjoui d’entendre le porte-parole du gouvernement de la RDC déclarer qu’il faut rentrer à Kampala pour conclure les discussions avec le M23.

Pour lui, le plus important pour le moment est de restaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du pays.

Martin Kobler a indiqué que la menace des groupes armés serait réduite si le gouvernement avec le soutien de la Monusco réussit à rétablir l’autorité de l’Etat.

Désarmement des groupes armés

La France a aussi salué la « fin » de la rébellion du M23 et appelé au « désarmement » de « tous les groupes armés ».

« C’est une bonne nouvelle que celle de la fin du M23 », a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal, cité par l’AFP.

« Ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est le règlement politique », a-t-il ajouté.

Romain Nadal a aussi plaidé pour « le désarmement et la démobilisation du M23 et de tous les groupes armés et la traduction devant la justice de tous les auteurs de violations des droits de l’homme ».

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