Les armateurs du Sud-Kivu en grève

Un bateau sur le Lac Kivu

Les armateurs de la province du Sud-Kivu et les responsables des ports sont entrés en grève ce lundi 17 février. Ils ont mis à exécution la menace qu’ils avaient formulée dans un mémo adressé au Premier ministre Matata Ponyo le 8 février dernier. Ils dénonçaient dans ce document « les perceptions illégales des taxes, frais, droits et redevances asphyxiantes, injustifiées et non fondées, qui selon eux, contribuent à la hausse des prix des denrées alimentaires sur les marchés ». Reportage.

Au port « Emmanuel » de Bukavu à moitié désert, trois bateaux sont en stationnement. Des manutentionnaires déambulent nonchalamment. Deux ou trois taximan adossés à leurs voitures vides discutent. Quelques femmes marchandes, l’air maussade fustigent l’attitude du gouvernement qui, selon elle, exige des taxes, sans tenir compte de la misère de la population qui doit gagner de quoi survivre au quotidien.

Un docker déclare s’être présenté ce matin comme d’habitude au port. Mais il a été désagréablement surpris de constater qu’il n’y avait aucun bateau qui accostait en provenance de Goma, alors que c’était l’heure. Et qu’aucun bateau ne s’apprêtait à quitter le port.

‘C’est tout simplement dramatique, pour nous qui vivons au jour le jour, car nous ne savons pas combien de temps elle va durer, cette grève”, se lamentaient des propriétaires des camionnettes qui transportent des colis qu’on décharge d’habitude des bateaux qui accostent.

Pour le propriétaire de l’un des bateaux, le 17 février constitue la date butoir. Et qu’il n’y avait rien d’autre à faire que de mettre à exécution la menace d’arrêter toutes les activités. Et d’ajouter que la balle est à présent dans le camp du gouvernement.

En plus de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), ces armateurs affirment payer des taxes à la Direction générale des douanes et accises (DGDA), à la Régie des voies fluviales (RVF), au service du commissariat lacustre, à la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), à l’Office congolais de contrôle (OCC), au fonds de promotion culturel et au service du tourisme. Ce qui représente trop de taxes pour eux.

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