Nord-Kivu: les défis à relever après les dernières victoires des FARDC sur les ADF

Des éléments de la police militaire en patrouille non loin de la RTNC, la télévision publique attaquée le 30/12/2013 matin des jeunes gens armés. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Les militaires congolais contrôlent depuis vendredi 14 février tous les bastions des rebelles ougandais des ADF et tous les villages situés sur la route Mbau-Kamango à Beni au Nord-Kivu. Après ce succès militaire, les autorités administratives et locales ont appelé les populations à retourner dans ces zones libérées par les Forces armées de la RDC (FARDC). Mais les observateurs estiment qu’à ce stade il faudrait consolider les positions des FARDC, accompagner la réinstallation des déplacés qui rentrent chez eux et réhabiliter la route Mbau-Kamango.

Plusieurs sources sécuritaires et militaires indiquent par exemple que dans les villages de Totolito, Mayisafi et les sanctuaires de Nadwi, Mwalika, Chuchubo, Makoyova 1 et 2, dans le secteur de Beni-Mbau, les rebelles ougandais des ADF disposaient d’importantes bases et de quelques centres d’entraînements. Selon ces sources, il est important de renforcer les positions des FARDC dans la zone pour éviter toute résurgence de cette rébellion.

Cette consolidation des positions de l’armée devrait également se faire sur l’axe Mbau-Kamango qui est resté sous l’occupation des ADF pendant plus de deux ans.

Samedi 15 février par exemple, des rebelles ougandais des ADF ont tendu une embuscade à un véhicule de l’armée, qui transportait trois journalistes, dans le village de Lesse, secteur de Beni-Mbau. Kennedy Muliwavyo de la Radio-Télévision Muungano d’Oïcha a été atteint d’une balle tirée par les rebelles. Il a succombé à ses blessures le lendemain matin à l’Hôpital général d’Oïcha.

Selon la société civile, plusieurs  civils enlevés sur cet axe routier par les rebelles ougandais restent introuvables jusqu’à ce jour. Il y a donc lieu, selon elle, de rester vigilant.

Le deuxième défi à relever est la réinstallation des populations civiles dans les zones libérées par les FARDC. La société civile estime que le gouvernement devrait accompagner ce processus. Amisi Kalonda, l’administrateur du territoire de Beni, estime que pendant l’occupation rebelle, plusieurs maisons ont été détruites et incendiées dans une dizaine des localités et villages.

Il cite notamment :

  • Kamango
  • Mamundiona
  • Atukaka
  • Abialose
  • Totolito
  • Makembi
  • Nadwi
  • Parikingi
  • Kasuku
  • Tedeu
  • et Kelekele.

La réhabilitation de la route Mbau-Kamango, long d’environ 65 km, s’avère aussi  indispensable à cause de son intérêt socio-économique.

Cette route relie en effet le secteur de Beni-Mbau et la chefferie de Watalinga,  une zone où l’on cultive le cacao, le café et la vanille. C’est le troisième défi à relever, préconisent des observateurs.

Les militaires congolais ont officiellement fait leur entrée dans les villages de Nobili et Kamango, deux localités de la chefferie de Watalinga le 14 février dernier. Une entrée qui augure un retour à la paix dans cette chefferie, avait estimé Saambili Bamukoka, le chef de cette entité.

Les FARDC ont lancé les opérations contre les rebelles ougandais de l’ADF le 16 janvier dernier.

Ces opérations se déroulaient simultanément sur les axes Mbau-Kamango, Kokola-Nadui ainsi que sur l’axe Kahinama-Nadui.

La Monusco a apporté son appui « logistique et tactique » aux militaires congolais dans ces opérations. Elle avait pour ce faire déployé, fin décembre, sa brigade d’intervention dans la localité de Kamango, à 90 km de la ville de Beni.

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